Interceptions de sécurité : l'Inde n'a pas réussi à faire plier RIM
La bras de fer entre le concepteur des Blackberry et le gouvernement indien semble toucher à sa fin. Niant disposer d'une solution d'écoute des messages cryptés, RIM pousse le gouvernement à reporter ses demandes d'interceptions vers les opérateurs et entreprises utilisatrices.
Selon un article paru dimanche dans le Wall Street Journal, le gouvernement indien a entamé des discussions avec des entreprises utilisatrices du Blackberry pour obtenir un accès aux e-mails échangés sur la plate-forme en réponse aux demandes éventuelles de ses services secrets. Les noms des sociétés concernées n'ont pas été dévoilés.
Cette nouvelle approche des autorités du sous-continent apparaît comme une solution de repli pour les services de sécurité locaux. Rappelons que, dans un premier temps, l'Inde avait fait pression sur RIM, le concepteur canadien des Blackberry, pour que ce dernier lui fournisse un accès direct à ses serveurs (les BES), menaçant même la firme de bannissement de son territoire. Le fabricant a depuis maintenu sa ligne de défense, expliquant qu'il ne possédait aucune "clef générique" ou n'avait installé aucune "backdoor" permettant d'écouter tous les échanges cryptés transitant sur ses serveurs.
Chat : RIM fournit les "grandes oreilles" de l'Inde
Cette porte de sortie - déporter les interceptions sur les entreprises utilisatrices - permet au Canadien de trouver un terrain préservant ses intérêts. Ses services comptent en effet plus d’un million d’abonnés en Inde et le sous-continent serait le marché à la croissance la plus rapide pour le Canadien. Toutefois, avouer fournir au gouvernement local une solution générique permettant de systématiser les interceptions aurait jeté le trouble sur la sécurité de la plate-forme, de nombreux utilisateurs pouvant s'interroger sur les risques que soulevait cette pratique en matière d'intelligence économique.
Si la confidentialité des échanges par mail semble donc préservée, RIM a, selon le ministre de l'Intérieur indien interrogé par le Wall Street Journal, fourni une solution d'interception des échanges sur son service de chat, Messenger. La solution actuelle, qualifiée d'intermédiaire, doit être finalisée par le Canadien avant le 31 janvier prochain. Ni RIM, ni le gouvernement indien n'ont détaillé la nature de cette solution, ses capacités et ses conditions de mise en œuvre.
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