Le Camping : un accélérateur de start-up pour alimenter l'innovation à la française
L’association Silicon Sentier, accompagnée de partenaires comme Google, la SNCF et la BNP, a inauguré vendredi 7 janvier Le Camping, un programme d’accélération de start-up basé sur le mentorat et la transmission de compétences. Un modèle dont bénéficieront 24 jeunes pousses par an.
“Nous prenons la Bourse à défaut d’entrer en bourse”. C’est finalement très ironiquement que s’est ouvert vendredi 7 décembre Le Camping, un accélérateur de start-ups, comme le projet se plait à se définir, qui a élu domicile dans l’ancien saint des saints de la finance parisienne, le Palais Brongniart. Des mots du président d’honneur de l’association, Stéphane Distinguin, (en photo) qui visiblement souhaitait marquer cette étape dans l’innovation ...à la française.
Soutenu par l’association Silicon Sentier et par de grands partenaires, comme la SNCF, Google, la BNP et la région Ile-de-France, l’objectif du Camping est de fournir une structure d’accompagnement à certaines start-up triées sur le volet (du monde du Web et du logiciel), dans le but de les aider à atteindre une potentielle phase de croissance. Pour cela, le projet Le Camping s’appuie sur un modèle particulier : celui de la transmission d’expertise et de compétence dispensée par des experts du secteur (que le projet qualifie de mentors - il en compte aujourd’hui une soixantaine) auprès de 12 jeunes pousses sélectionnées tous les 6 mois. Parmi les critères : “la composition de l’équipe et son état d’esprit ; l’idée web et/ou logicielle plus ou moins avancée ; l’ambition de déploiement à l’international’, explique Le Camping dans un communiqué.
L’idée est ainsi d’accueillir ces start-up “pour une durée de 6 mois qui comprend une combinaison originale de mentorat et d’émulation par le groupe” souligne-t-il. Le programme comprend ainsi un accompagnement vers la phase d’accélération, une rencontre avec des investisseurs (Investor Day) et enfin la phase de croissance.
Douze start-ups sélectionnées pour la première vague
Parmi les premières douze start-up retenues, on remarque un positionnement sur la gestion de la connaissance (Dabla, Drynck, Mesagraph), quelques services Web de commodité (Qeiru, Perspecteev) ainsi que la sécurité des réseaux (P1security), notamment. Si Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France, parle “d’une nouvelle économie qui marche bien en dépit d’un pays déprimé”, il souligne également la présence remarquée de Google parmi les partenaires. Une combinaison de facteurs qui lui font dire que ce projet dispose de certains atouts pour “créer un éco-système qui peut se mesurer aux américains”.
Il faut dire que l’innovation en France avait besoin d’un remontant. Comme abasourdie par la loi Finance 2011 qui donne un sérieux coup de rabot sur les exonérations fiscales du statut de Jeunes entreprises innovantes (JEI). Un point qui avait suscité par ailleurs l’ire de l’Afdel. Si sur place, le dialogue semblait ailleurs, quelques business angels croisés lors de l’événement voyaient plutôt dans cette loi, une façon de “rehausser l’exigence des projets”. Preuve qu'au pays des financiers, l'on peut tout rationaliser
En fait, il n'était surtout pas question de ternir l’ambiance et de contrarier cette démarche du Camping qui favorise l’émergence de jeunes start-up innovantes à la française (à l'instar de ce que réalisent déjà, mais à une échelle bien plus vaste - quelques centaines de sociétés - des accélérateurs similaires dans la Silicon Valley tels que le "Plug and Play Tech Center" de Sunnyvale). D’autant que le climat économique outre-Atlantique donne des signes positifs en matière d’innovation et de financement. Un climat dans lequel on commence à reparler d’introduction en bourse chez certains fleurons du Web, comme Facebook, LinkedIn ou encore Zynga. Ce qui pourrait inspirer quelque peu le tissu de start-up hexagonales. Ou pas...