L’Egypte sort partiellement du black-out
L'étau s'est quelque peu desserré autour des moyens de communication électroniques en Egypte, avec le rétablissement de quelques réseaux de téléphonie mobile au Caire, notamment. Mais les accès à Internet restent bloqués alors qu'une nouvelle journée de manifestations s'annonce.
Coupée du monde ce vendredi 28 janvier, l’Egypte retrouve peu à peu ses moyens de communication avec le monde extérieur. Les réseaux de téléphonie mobile semblent ce samedi matin partiellement rouverts. Nous avons réussi à joindre des correspondants au Caire où, outre la tension, l’émotion est extrêmement forte après les manifestations et les affrontements de la veille et de la nuit.
Pour l’heure, en revanche, les connexions à Internet à haut débit et par téléphone mobile restent coupées. Mais si ces connexions venaient à être rétablies dans les prochaines heures, elles pourraient être largement surveillées. En effet, selon le quotidien américain Huffington Post, l’opérateur historique égyptien, Telecom Egypt, s’est doté des outils d’intelligence en temps réel sur le trafic IP d’une filiale de l’américain Boeing, Narus. Des outils basés sur une technologique qui commence à faire débat en France : l’inspection en profondeur des paquets de données (DPI, deep packet inspection). Parmi ses clients, Narus compte également le Pakistan et l’Arabie Saoudite.
Dans la nuit, Washington a appelé à la remise en route des moyens de communication électronique en Egypte, soulignant que le gouvernement « doit respecter les droits des Egyptiens ».
Egalement connue pour son recours à des outils de filtrage d’Internet, la Chine a bloqué le terme « Egypte » sur le service de micro-blogging local Sina.
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