RFID au coeur d’un scandale entre les US et l’Inde
Pris dans une tourmente juridique pour de faux visas délivrés par une université californienne peu scrupuleuse, des centaines d’étudiants indiens ont été contraints de porter un bracelet de cheville RFID, posé par les autorités américaines. Un acte que le gouvernement indien, choqué, qualifie “d’inhumain”.
Voilà un scandale qui pourrait entacher les relations entre les Etats-Unis et l’Inde. Des centaines d’étudiants indiens, souhaitant suivre des cours sur le sol américain, se sont retrouvés piégés par une université californienne, la Tri-Valley University, qui leur a procuré de faux visas étudiants ainsi que des faux permis de travail. Conséquence dramatique : considérés comme de purs immigrants clandestins par les autorités américaines, ces étudiants se sont vus poser un bracelet RFID et GPS aux chevilles et risquent l’expulsion - la procédure classique aux US. Provoquant ainsi l’incompréhension totale des étudiants, alors “pucés” à leur insu mais, également, l’indignation du gouvernement indien qui décide de faire pression sur les Etats-Unis.
Une enquête menée depuis 2010 par les autorités de l’immigration (Immigration and Customs Enforcement) américaines a permis d’affirmer que la Tri-Valley University - aujourd’hui fermée - , qui délivre des cours à la fois en ligne et sur site, était un institut “factice” et constituait une société écran dans le but de fournir illégalement des faux documents auprès d’étrangers. Selon les autorités, l’université, ainsi que sa propriétaire, auraient permis à plusieurs centaines d’étrangers d’entrer illégalement sur le sol américain et aurait engrangé plusieurs millions en frais de scolarité en éditant de faux documents. En mai 2010, l’université, autorisée à délivrer des visas depuis février 2009, comptait 939 étudiants, dont 95% d'indiens.
Chez les étudiants règne l’incompréhension totale, souligne DNA India. Interrogées par nos confrères, certaines victimes affirment ne pas connaître les raisons principales de ces actes, et que - surtout- peu d’explication leur ont été fournies.
Réaction virulente évidente du gouvernement indien qui s’est empressé de condamner cette pause de bracelet RIFD, nous expliquent nos confrères de SiliconIndia, le ministre des affaires étrangères, S M Krishna allant jusqu’à qualifier cette procédure “d’inhumaine”, et de demander aux Etats-Unis de prendre de “mesures sévères ” à l‘encontre des responsables, tout en étant “indulgent” avec les étudiants, qui ne sont pas responsables et “innocents”, comme le mentionne DNA India.
Les autorités américaines ont depuis mis en place une help-line, offrant un point de chute virtuel pour les étudiants victimes mais également pour leurs parents, restés en Inde. Une help-line qui pour l’heure semble inscrite aux abonnés absents, raconte The Times of India, dans son édition du 31 janvier. Aucune réponse aux appels n'ayant jusqu’à lors été enregistrée.