Les offres IaaS peinent à convaincre des DSI européens qui préfèrent les cloud privés
Risque de perte de contrôle et de données, des économies potentielles à relativiser : les européens se méfient des offres d’Infrastructure as a service (IaaS). Les décideurs y viennent très lentement, préférant lorgner vers des solutions de cloud privé permettant une plus grande maîtrise.
Le Saas éventuellement mais côté infrastructure cloud les entreprises européennes ne semblent pas prêtes à faire le grand saut, selon la dernière étude publiée par Forrester. Si le cabinet d’étude enregistre « une augmentation de 11% du nombre d’entreprises européennes intéressées par l’implémentation de solutions Cloud selon le modèle Infrastructure-as-a-Service (IaaS) », le niveau demeure assez bas. A l’inverse de leurs collègues nord-américains, les DSI européens ne semblent toujours pas décidés à basculer en dépit de la souplesse proposée tant en terme d’extension – un élément clé à l’heure de l’explosion du nombre de données – que de prix, avec un modèle à l’usage.
Selon Forrester, la sécurité continue d’être le frein le plus puissant à l’adoption de la couche infrastructure du cloud computing. Le cabinet d’étude note ainsi que « mettre à disposition des données confidentielles au sein d’un cloud libre de droit, augmente le risque de fuites d’informations sensibles », alors même que 58% des décideurs IT européens considèrent que la sécurité est un enjeu majeur dès lors que l’on aborde le IaaS. D’où une méfiance importante pour une technologie également jugée peu mature – par un décideur interrogé sur trois – et pas nécessairement porteuse d’économies flagrantes (pour un tiers également).
Méfiant sur les offres Iaas et adeptes du cloud privé
Au delà de l’aspect purement lié au choix technologiques, Forrester estime que le frein est également socio-culturel avec un certain nombre de contraintes spécifiquement européennes.
« En Europe, le cloud n’est pas qu’une technologie qui ouvre de nouvelles opportunités. Cela affecte aussi la société (données privées dans un contexte professionnel) et politique (protection des données dans le cloud), sans oublier les inquiétudes au niveau national autour de l’emploi, du contrôle et de la compétitivité », estime ainsi Onica King, analyste Forrester.
Résultat : si les offres d’Iaas – reposant sur une vision publique et largement mutualisée du cloud computing – ne font pas recette, les responsables IT européens implémentent – ou prévoient de le faire - des structures de cloud privé de manière bien plus importante que leurs confrères américains ! Selon Forrester, 53% des décideurs européens sont plus intéressés par une approche de cloud privé, pour seulement 38% de leur homologues américains. Selon Forrester, « avec le déploiement du cloud privé, les organisations européennes acquièrent l’aspect dynamique, sur demande et self-service du cloud, ainsi qu’un accroissement des bénéfices. Ce système leur permet aussi de garder le contrôle via les départements IT, tout en évitant de compromettre la sécurité et la gouvernance ».