Emploi : un peu moins d’informaticiens au chômage en décembre
Promis pour 2010 au moment de débuter l’année, la reprise sur le marché de l’emploi informatique se sera finalement fait attendre tout au long de l’exercice. Sans jamais se vérifier véritablement. Plutôt bien parti en janvier, le reflux s’est brutalement interrompu au cœur de l’été, le nombre de chômeurs augmentant même. Légèrement redescendu depuis, le taux de chômage demeure élevé. Et les espoirs sont désormais reportés sur 2011.
Le marché de l’emploi sur le secteur informatique aura finalement fini l’année 2010 sur une toute petite bonne note. Le chômage frappant les informaticiens a de nouveau baissé en décembre, portant le total des sans-emploi du secteur à 26 300. Un tout petit recul par rapport à novembre mais qui permet d’atteindre quasiment le plus bas de l’année. Il faudra d’autant plus s’en contenter que, si l’exercice avait semblé débuter avec un espoir de vive reprise, le milieu d’année avait fait craindre le pire, avec une remontée du nombre d’informaticiens inscrits à pôle emploi au cœur de l’été. Reste qu’à 26 300, le niveau ne descend plus que faiblement et le taux de chômage demeure particulièrement élevé - à 5,3% - pour un secteur généralement jugé plutôt porteur.
Surtout, les signes positifs en provenance des différents analystes du marché (chambre patronale, cabinets d’études, SSII….) ont toujours du mal à se concrétiser dans les faits. Déjà en juillet l’association de promotion des formations d’ingénieurs TIC Pascaline (avec IDC), expliquait que « la tendance est à un net redressement pour l’ensemble des recrutements sur les profils TIC ». Particulièrement pour les débutants. Pour 2010, 61 % des fournisseurs de logiciels et de services et 49 % des entreprises utilisatrices de plus de 1 000 salariés (+ 7 points sur un an) prévoient d’embaucher. En 2009, les embauches sur les profils TIC représentaient 20 000 postes et Pascaline prévoyait une croissance de 25 % pour 2010.
Un niveau qui semble ne pas avoir été atteint. D’autant qu’interrogé par l’Apec dans une approche qualitative, un taux assez élevé de cadres – nombreux dans l’informatique – disent ne pas vouloir changer de poste dans les mois à venir. Un immobilisme qui devrait favoriser les personnes sans emploi – chômeurs ou jeunes diplômés - si les postes annoncés étaient réellement pourvus.
Dans l’état, des deux scenarii que nous envisagions en début d’année, celui d’une reprise extrêmement lente des investissements sur fond d’accélération des processus d’externalisation, voire de recours à l'offshore, pourrait bien être le bon. A 26 300, le nombre de chômeur reste pas loin du double de celui enregistré en juin 2008, avant que ne débute la crise. Même en mode reflux, il s’agit plutôt du signe d’un secteur en perte de vitesse structurelle avec un niveau de chômage de 4 à 5% que d’une vague d’emplois innovants portée par l’envolée des usages….