Internet vacille en Libye et au Bahreïn
Alors que les mouvements de protestations s’intensifient dans le monde arabe, Internet connait des coupures à répétition en Libye dans un pays au bord de l’explosion. Le mouvement de révolte, qui a également gagné le Bahreïn ces trois derniers jours, aurait poussé les autorités locales, à muscler le filtrage du Web.
Internet de nouveau pris dans une tenaille. Alors que le mouvement de contestation s’étend en Libye dans un contexte quasi-insurrectionnel - Saïf Al-Islam Kadhafi, l’un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a évoqué une situation de guerre civile lors d’une allocution télévisée -, les services internet du pays auraient été l’objet d’interruptions partielles dès la soirée de vendredi 18 février. C’est en tout cas ce que rapportent Arbor Networks, qui édite des outils de sécurité, et Renesys, spécialisé dans l’analyse du trafic, dans deux rapports séparés.
Selon Renesys, cité par nos confrères d’IDG News Services, le principal FAI libyen, General Post and Telecommunications Company, aurait débranché une première fois le réseau samedi vers 1h18 heure locale et restait toujours sans activité samedi 19 février vers 8h01 (heure locale). Il n'aurait que progressivemetn restauré ses services dans le courant du Week-End.
L’AFP, de son côté, notait vendredi 18 dans l’après-midi que Facebook, dont se servaient les manifestants pour transmettre leurs messages de ralliement, avait été coupé à Tripoli. Le 17 février, les autorités libyennes avaient également fermé l’accès à la chaîne de TV Al Jaazeera, confirment nos confrères de TheNextWeb Middle East.
Arbor Networks, quant à lui, rapporte une coupure de 6 heures du réseau entre vendredi et samedi, alors que les mouvements de protestions contre Muammar Kadhafi s’intensifiaient. Selon ses analyses, établies à partir de données collectées auprès de 30 FAI mondiaux, le trafic Internet vers et depuis la Libye aurait brutalement cessé vendredi à partir de 19h15, après avoir connu deux interruptions, plus tôt dans la journée. Le trafic n’aurait repris que partiellement, indique encore Arbor Networks à nos confrères de Reuters, et aurait de nouveau été interrompu à 16h55 samedi 19 février, heure locale.
Le mois dernier, les autorités égyptiennes avaient également décrété la coupure du trafic Internet, alors qu’une révolte commençait à naitre dans le pays. Les réseaux de téléphonie mobile avaient eux aussi été suspendus dans certaines zones (comme celle du Caire), avec pour objectif de museler l’information et de contrôler la protestation.
Filtrage intensif au Bahreïn ?
Alors que la révolte semble gagner le monde arabe, le royaume du Bahreïn semble lui-aussi, après trois jours de révolte, avoir décidé de mettre la main sur les réseaux de communications Internet. Toujours selon la société Arbor Networks, citée par nos confrères de Computerworld, le trafic Internet depuis et vers le pays aurait baissé de 20 % comparé aux trois semaines précédentes, résultat probable - toujours selon la firme - d’un filtrage de plus en plus virulent de la part des autorités. Tout en précisant qu’il ne s’agit que d’une supposition au regard des données recueillies auprès de 100 opérateurs mondiaux.