PLM : Dassault Systèmes et PTC à la course sur le segment de l'automobile
Un démarrage 2011 en trombe pour Dassault Systèmes et PTC qui, rien que sur le mois de février 2011, enchainent les initiatives et les contrats sur le segment de l’automobile. Une bataille ouverte sur fond de CAO et de PLM.
PTC et Dassault Systèmes auront-ils un stand sur le salon de l'automobile de Genève qui ouvre aujourd'hui ses portes ? C'est la question que l'on se poser suite à l'offensive qu' ont mené ces dernières semaines ces deux groupes, concurrents sur les marchés du PLM et de la CAO, sur le segment de l'automobile. Une bataille sur un secteur généralement très consommateur de solutions de gestion du cycle de vie des produits (PLM - Product LifeCycle Management) et de construction assistée par ordinateur (CAO), et dont chaque utilisateur influent - que PTC nomme lui-même “entreprise domino”, pour qualifier des comptes référents dans leurs secteur d’activités - est l'objet de toutes les convoitises.
Hyundai et Kia chez PTC
Ainsi, à grand coup de communiqués de presse, les deux sociétés ont décidé de faire monter un peu plus la pression qui existe entre eux - avec Siemens, ils constituent le trio de tête du marché du PLM et de la CAO. PTC dégaine ainsi en premier le 1 février. Le groupe américain a annoncé la signature de Hyundai Motor Company and Kia Motors Corporation. Ce ténor de l’automobile coréenne - cinquième constructeur automobile mondial, - a placé une partie de la gestion de ses produits entre les mains de l’application de PLM Windchill “ afin de consolider plusieurs systèmes existants dans une plate-forme unique”, expliquait le groupe dans un communiqué.
Il faut dire que PTC mise beaucoup sur cette industrie. Déjà à l’annonce des chiffres de son premier trimestre 2011, le groupe avait fortement mis l’accent sur ce contrat. “Nous estimons que ce contrat important accélérera encore notre croissance sur le marché vertical de l’automobile”, avait-il alors ajouté. Un discours qui laissait entrevoir un plan bien plus ambitieux sur le segment de l’automobile : celui de la création d’ un centre d’excellence R&D entièrement dédié à la cause du PLM pour cette industrie, qui après avoir été frappée durement par la crise, semble par ailleur dénouer à nouveau les cordons de sa bourse. PTC compte bien s'imposer et poursuivre sa stratégie de trublion du marché PLM et CAO pour contre-carrer les plans de Siemens et de Dassault Systèmes, comme le groupe le laissait entendre en novembre dernier, lors de la conférence la conférence PlanetPTC Live, qui s’est tenue à Paris.
BMW, Jaguar et la F1 chez Dassault
Et justement, ce dernier ne l’entend pas ainsi. Dans ce qui peut être considéré comme une réaction médiatique à l’offensive de PTC sur ce segment très critique, le Français avançait à son tour ses pions. Avec une ampleur certes plus prononcée. Ce ne sont pas moins de trois contrats clé que le groupe décidait de dévoiler. Et pas des moindres : d’abord le constructeur automobile allemand BMW qui décidait de déployer les solutions de PLM du Français dans leur version 6 “pour développer la future architecture logicielle embarquée E/E (Electrics/Electronics/Embedded Software) de ses véhicules”. Les deux groupes scellant par la même occasion un partenariat sur 10 ans. Puis vint le contrat avec Jaguar Land Rover, toujours autour du déploiement des outils de PLM v6 et enfin dernier en date (annoncé le 1er mars), l’écurie de Formule 1 Vodafone McLaren Mercedes qui entend également déployer les solutions v6 (dont Enovia et Catia) des solutions de Dassault. Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, parlait alors “d’ un formidable banc d’essai pour les technologies extrêmement fiables que seul l’environnement PLM 2 de Dassault Systèmes peut fournir”. Certes. Surtout, la pression est de plus en plus forte pour le Français qui doit se battre bec et ongle pour garder sa place de ténor sur le segment du PLM et de CAO et pour conserver ses clients historiques. En novembre dernier, le groupe français était mis à mal chez Daimler, qui semblait vouloir troquer Catia pour Siemens NX, son concurrent direct. PTC vient ainsi s’ajouter et renforcer le poids de la concurrence.
Rappelons toutefois que Dassault Systèmes, pour rester en ligne dans la bataille, a ajouté plusieurs cordes à son arc ces deux dernières années. Notamment par le levier stratégique de la croissance extérieure. Le groupe a en effet racheté les activités PLM d’IBM pour 600 millions de dollars en octobre 2009 avec pour objectif de muscler ses revenus sur le segment PLM auprès des grands comptes. Plus anecdotique, Dassault Systèmes a également décidé de se renforcer dans la conception de systèmes embarqués - présent notamment dans l’automobile - en se payant le Brestois Geensoft pour 5,5 M€ en juin 2010 .