Oracle fait monter MySQL sur le ring favori de SQL Server
Oracle repart à la chasse aux utilisateurs de SQL Server en positionnant agressivement MySQL en face à face au serveur de base de données de Redmond. Un uppercut sur fond de tarifs plus avantageux et de performances optimisées sur Windows.
Oracle souhaiterait-il modifier l’image qui colle à la peau de MySQL ? C’est la question que l’on peut se poser à la lecture d’un article de nos confrères de NetworkWorld qui expliquent qu’Oracle s’est permis, une nouvelle fois, de casser du sucre sur le dos de SQL Server et de vanter les mérites, en retour, de sa base de données Open Source, chèrement acquise avec Sun. A la veille d’un événement programmé ce mercredi, dédié notamment à la livraison d’une mise à jour de la version Entreprise de MySQL, la firme de Larry Ellison a rappelé que la base Open Source permettait de réaliser pas moins de 90% d’économie par rapport à celle de Microsoft. Mais surtout que ce gain pouvait très bien être réalisé sur la plateforme même de Redmond : Windows. Selon Oracle les performances de MySQL sur les serveurs animés par celui-ci s'avèrent en effet excellentes.
Si nos confrères voient là un moyen de venir s’ attaquer à la base installée de SQL Server, et d’inviter ses utilisateurs - pourtant ancrés fermement sur leur produit - à s’orienter sur MySQL, ils rappellent également le volonté d’Oracle d’extirper la base de données Open Source de cette image de système, cantonné au Web et destiné aux seules start-ups.
Selon les chiffres d’Oracle, sur 3 ans, MySQL couterait 60 000 dollars aux entreprises contre 769 872 dollars pour SQL Server. Des montants toutefois à nuancer, rappellent une nouvelle fois nos confrères. Oracle, dans ses calculs, ne tient pas compte des réductions et autres ristournes accordées par Redmond lors des négociations de contrat, d’un part, et d’autre part, intègre uniquement les tarifs pour les serveurs de 1 à 4 sockets. Au delà, le prix serait donc bien supérieur, soulignent encore nos confrères, citant la grille tarifaire MySQL d’Oracle.
La pilule de novembre 2010
Rappelons également qu’Oracle doit encore faire avaler la pilule des modifications tarifaires appliquées au support de MySQL, que le groupe a officialisé en novembre 2010. Le groupe a en effet décidé de supprimer l’offre de support basique - à 500 $, la moins couteuse, donc - pour démarrer son catalogue de formules à 2 000 $, tarif initialement pratiqué pour l’offre Silver. Dans le cadre de cette révision, les offres d'entrée de gamme ont également été purgées de certaines fonctions clé de la base, désormais disponibles uniquement dans le cadre d’offres de support plus couteuses.
Enfin, Oracle doit également faire face à la concurrence d’offres de services tiers, comme celle de SkySQL, une société bâtie par d’anciens de Sun / MySQL qui, en collaboration avec Monty Program - la société de Monty Widenius, qui édite MariaDB, une alternative à MySQL - entendent bien damer le pion à Oracle et MySQL. La solution a par ailleurs déjà conquis de grands industriels, comme par exemple Virgin et plus récemment Richemond et Canal +. Selon certaines sources, Orange réfléchirait également à une éventuelle migration. Pour Oracle, il est donc bien l'heure de se montrer un peu plus agressif.