Etats généraux du cloud 2011 : Eurocloud livre 17 recommandations à Eric Besson
A l’occasion des Etats généraux du cloud 2011, Eurocloud a détaillé certaines des 17 recommandations remises à Eric Besson pour favoriser l’émergence d’une économie Saas en France. Un label sécurité, un label sécurité, un “cloud first” à la française et un fond d’amorçage pour les start-up sont notamment au programme.
Un label de sécurité, une liste noire des offreurs de services Cloud, assurer la transparence des données, favoriser le Cloud dans les commandes publiques ….Voici un échantillon des recommandations qui seront effectuées par EuroCloud, association en charge de la promotion de l’informatique en nuage en France (ex-ASP Forum), auprès d’Eric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, très prochainement, a déclaré Pierre-José Billotte, président du Comité d’administration de l’association, à l’origine des Etats Généraux du Cloud qui se sont tenus mardi 15 mars, à la bourse du commerce de Paris.
Un jeu de 17 recommandations qui doivent, selon lui, “donner quelques pistes structurantes pour le Cloud en France”. Leur objectif : livrer une cartographie des besoins des éditeurs, constructeurs et futurs acteur de la filière pour favoriser - bien sûr - l’adoption du Cloud et le passage au Saas, mais également, faire de l’Hexagone un terrain fertile pour le développement des services et pour l’émergence de nouveaux acteurs. Un bouleversement radical d’une chaîne de valeur, en somme, qu’il convient alors de préparer.
Et il faut dire que l’impact du Cloud, tant Iaas, Paas que Saas, s’apparente à une onde sismique pour un écosystème et ses méthodes commerciales, vieux de 20 ans.
“Le cloud représente une grande transformation, explique-t-il, car les métiers de chaîne de valeur vont se déplacer alors que d’autres vont se créer.” Une révolution du Saas donc - une expression souvent utilisée chez les intervenants d’Eurocloud 2011 - qui, avec un CA de 2,3 milliards cette année, devrait tirer par le haut la croissance du Cloud Computing en France, comme l’indiquait en avril dernier le cabinet Markess International. Le Iaas et le Paas restant quant à eux nettement en retrait. Le Saas devrait ainsi contribuer à faire du Cloud un des fameux leviers de croissance tant attendu par l’Hexagone. Le Centre for Economics and Business Research (Cerb), dans un rapport commandé par EMC, rappelait d’ailleurs que le Cloud (en général) pourrait rapporter quelque 37,4 milliards d’euros à l’économie française et favoriser la création d’emplois en France, d’ici à 2015.
Mais pour cela, il est nécessaire de maîtriser les enjeux du Cloud et d’en comprendre l’essentiel des rouages, semble crier haut et fort EuroCloud dans ces Etats généraux, en remettant notamment ces recommandations au ministre.
Un fond d’amorçage pour les start-up
Parmi les 17 propositions remises à Eric Besson, Eurocloud nous en a détaillé 7, segmentées en 3 catégories. Du côté de l’offre, il s’agit d’abord de favoriser “l’innovation et d’investir rapidement dans les nouveaux métiers afin de permettre à des entreprises de se développer”, lance Pierre-José Billotte. L’idée est ainsi de créer un “fond d’amorçage” (qu’EuroCloud évalue à 500 millions d’euros) “pour intervenir en amont de la chaîne de valeur”; puis de permettre aux entreprises de se positionner à l’internationale dès leur création.
Une politique publique tournée vers le Cloud
Du côté de la demande ensuite, EuroCloud sollicite une implication plus forte des administrations publiques et de s’inspirer de la politique de gouvernement américain “Cloud First”, qui privilégie les offres Cloud. “L’administration doit montrer l’exemple”, explique-t-il, tout en ajoutant qu’un besoin en formation sera une nécessité. “La Disic [la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication fraîchement créée] pourrait alors avoir la charge de ces formations”, commente Pierre-José Billotte.
Liste noire, transparence et label sécurité
Mais l’un des points les plus intéressants de ces recommandations concernent bien sûr la sécurité. L’un des points bloquants principaux à l’adoption du Saas et du Cloud cité généralement par l’ensemble de l’écosystème (éditeurs, constructeurs et utilisateurs). Eurocloud milite alors pour la création d’un label Sécurité au niveau européen, qui viendrait étiqueter solutions et offreurs. Mais ce n’est pas tout. L’association plaide également pour la transparence auprès des utilisateurs en matière de localisation des données. “Sur le modèle des call centers” dont les opérateurs ne taisent pas la localisation des centres. Puis, et c’est un point clé, Eurocloud recommande la création d’une liste noire des offreurs de cloud, qui viendrait informer les utilisateurs sur les sociétés déjà condamnées. Pierre-José Billotte rappelle que la nature distribuée du cloud et sans frontière ne garantit pas une exécution de la condamnation. Cette liste doit alors livrer les noms.
L’association pointe enfin du doigt la problématique de la distribution, et conseille “de ne pas oublier les intermédiaires, ces nouveaux acteurs qui naitront” de cette vague Cloud.
Rappelons au passage que le Cloud Computing fait parti d’une des thématiques clés des appels à projets lancés par Eric Besson en janvier 2011. Des appels à projets effectués dans le cadre du Grand Emprunt qui devraient alors représenter chacun “plusieurs dizaines de millions d’euros”.