Le chômage continue de baisser pour les informaticiens en France
Le nombre d’informaticiens au chômage en France diminue peu à peu. Mais le rythme – plutôt lent – du reflux est sans aucune mesure avec l’enthousiasme affiché côté recrutement. Un décalage qui s’explique par les stratégies des SSII et la lenteur de la reprise réelle des dépenses IT.
Nouvelle baisse, cette fois plus significative, du nombre d’informaticiens au chômage ou à la recherche d’un emploi en février 201,1 selon la Dares. La direction statistique du ministère du travail et de l’emploi recense 25 800 chômeurs inscrits sous l’étiquette « Systèmes d'information et de télécommunication », soit 2,3% de moins que le mois précédent. Surtout, depuis que la tendance est repartie à la baisse après une remontée inquiétante au cœur de l’été 2010, le nombre de chômeur de la profession à reculé de près de 6%.
Reste que le reflux enregistré par pôle emploi est plutôt lent au regard des annonces très optimistes du secteur. Depuis plusieurs mois, les SSII communiquent largement sur leurs campagnes de recrutement sans que celles-ci ne vienne impacter proportionnellement les chiffres du chômage.
Thermomètres à géométrie variable
On est loin également de l’embellie promise par l’Apec qui, il y a quelques semaines, estimait que la perspective d’une reprise durable de l’emploi des informaticiens se faisait plus précise. Certes, en tendance, Pôle Emploi traduit bien une décrue du chômage. Mais selon la dernière étude de l’Apec, pour 2011 « la fonction Informatique qui représente à elle seule près de 17% des recrutements totaux, pourrait enregistrer une progression comprise entre +9% et +21%. » En janvier, le nombre d’annonces publiées pour des postes informatique se montait à 10 789, en hausse de 67% sur un an. Au total, plus de 30 000 postes d’informaticiens devraient être à pourvoir en 2011, selon l’Apec. Le décalage entre la mesure côté recrutement et côté chômage est de taille et, en théorie, - nonobstant le taux difficilement compressible de salariés au chômage entre deux contrats – le secteur devrait donc connaitre rapidement un retour au plein emploi !
On risque malheureusement de se retrouver loin du compte. Nombre d’annonces publiées par l’Apec correspondent souvent à une unique et même mission. De même, les SSII – qui occupent une large partie des annonces Apec – ont pour habitude de se constituer des réserves de CV – notamment sur les profils les plus recherchés – en amont des projets signés. Si la reprise semble désormais plus solide que début 2010 – où, très rapidement, après une année de crise, le secteur avait enregistré un rebond –, le taux de chômage des informaticiens pourrait demeurer durablement au dessus de 4% (actuellement 5,2%) et, dans tout les cas, avoir du mal à redescendre au niveau enregistré avant la crise (14 800 informaticiens chômeurs en juin 2008 soit 3% de la profession), considéré comme le seuil de plein emploi.