Développement : Javascript qui rit, Java qui pleure
Les développeurs ont préféré Javascript à Java ces 18 derniers mois. C’est le constat qu'effectue le cabinet d’étude Redmonk, qui s’appuie sur les chiffres de Black Duck Software, laissant ainsi entrevoir la fin de la croissance pour le langage né chez Sun. Un constat qui laisse à penser que le futur de Java repose désormais sur sa base installée.
Le pôle de compétitivité francilien Systematic nous avait prévenus en janvier dernier : sous l’effet du cloud et de la mobilité, Javascript est devenu un langage mûr, doté d’un éco-système riche, et prêt à être déployé dans les entreprises. Le cabinet d’analyste Redmonk vient aujourd’hui confirmer cette tendance par les chiffres.
En s’appuyant sur les données extraites - à sa demande - de l’importante base de connaissance de Black Duck Software - qui se livre par ailleurs à des audits de code source d’applications Open Source - , le cabinet Redmonk rapporte que Javascript a enregistré une croissance d’adoption fulgurante dans les 18 derniers mois (entre août 2009 et mars 2011), allant jusqu’à dépasser Java à la fin de la période - l'usage de Javascript a notamment explosé sur les postes clients, mais on a aussi vu un intérêt croissant pour l'usgae du langage côté applications serveurs avec des technologies comme node.js, NDLR.
Selon les chiffres recueillis par Redmonk, Javascript a vu son usage progresser de 2% parmi les développeurs alors que Java reculait d'à peu près autant au cours de la même période. Cette progression de Javascript, ainsi que celle de Ruby (qui croit encore plus fortement que Javascript sur la période) se fait ainsi au détriment de Java et de C++ par exemple - les 2 langages qui enregistrent une baisse sur ce lapse de temps.
Même si globalement Java reste encore devant Javascript en terme de volume de lignes de code - le langage C dominant avec 44,6% des usages -, il apparait que les langages dynamiques, comme Javascript, Ruby ou Python ont acquis les développeurs à leur cause grâce à l’essor d’un large éco-système de développement et des frameworks, constate le cabinet d’analyse. Mais surtout, conclut le cabinet, ce détournement des développements de la sphère Java constitue également une preuve que Java a atteint son point culminant en matière d’adoption, et semble désormais se reposer sur une base installée, certes volumineuse, mais qui ne croitra que plus très faiblement. Contrairement à Javascript, Ruby ou Python.
Si le cabinet n’évoque pas la polémique qui entoure Java depuis le rachat de Sun par Oracle - surtout depuis les querelles au sein du JCP (Java Community Process)- , il apparait que le contexte politique entourant le langage n’est guère pas propice à son développement. Et les développeurs pourraient commencer à y réfléchir à deux fois. En janvier dernier, un analyste de Forrester avait déjà tiré la sonnette d’alarme, expliquant que Java, de par sa complexité et de par son éloignement progressif du client (au profit du serveur), séduirait de moins en moins les jeunes développeurs. Ces derniers se tourneraient plus volontiers vers des langages mieux représentés côté postes clients, comme Javascript ou HTML 5. Redmonk nous livrerait-il un premier signe du déclin de Java en tant que langage?