OpenOffice.org : Oracle abandonne le commerce de la suite et s’en remet à la communauté

Oracle a finalement décidé d’abandonner la version commerciale d’OpenOffice.org et de transformer la suite en un projet Open Source 100% communautaire. Tous les regards se tournent aujourd’hui vers la Document Foundation et Libre Office, dont l’avenir semble s’éclaircir un peu plus.

LibreOffice et la Document Foundation auront finalement eu raison de la version commerciale d’OpenOffice.org. Oracle, dans un communiqué publié vendredi 15 avril en fin d’après-midi, a annoncé son intention de faire de la suite bureautique Open Source, héritée du rachat de Sun, un outil reposant 100 % sur une communauté. Abandonnant du coup la version commerciale du produit.

“Etant donné l’intérêt grandissant des applications de productivité personnelles gratuites et l’évolution rapide des technologies d’informatique personnelle, nous estimons qu’il est préférable que le projet OpenOffice.org soit géré par une organisation dont l’objectif est de répondre à ces utilisateurs sur une base non-commerciale. Nous voulons commencer à travailler immédiatement avec les membres de la communauté pour pérenniser le succès d’Open Office. Oracle restera un fervent supporter de l’adoption des formats de documents reposant sur les standards ouverts, tels que Open Document Format (ODF),” déclare ainsi Edward Screven, architecte en chef chez Oracle, dans ce même communiqué.

Une désaffection de la communauté

Visiblement, le projet de la Document Foundation et de son dérivé d’OpenOffice.org, Libre Office, a gagné en quelques mois la crédibilité nécessaire auprès des utilisateurs, pour faire pencher la balance. Créée en septembre 2010, cette fondation avait cristallisé les dissensions internes quant à la gouvernance d’OpenOffice.org. Supportée par les ténors de l’Open Source dont Red Hat, Novell et Canonical - notons l’absence d’IBM - , elle avait surtout fédéré les cadres d’OpenOffice, dont l’objectif était, selon eux, de prolonger le projet Open Source de façon indépendante, hors du giron d’Oracle. Mais sans rupture, nous avaient déclaré ses représentants qui laissaient la porte ouverte à Oracle, invitant le groupe à soutenir le projet et à leur céder la marque OpenOffice. En vain.

La communauté avait répondu positivement à cette création, décidant par la voie d’une trentaine de contributeurs, de se rallier à la cause de la fondation. Un signe clair que l’éco-système autour d’OpenOffice.org avait pris le parti de Libre Office. Un bras de fer s’était alors engagé entre Oracle et les cadres de la Document Foundation. Le groupe de Larry Ellison leur demandant de démissionner du groupe de travail interne.

Fusion du code et transfert de la marque ?

La décision d’Oracle de transférer le modèle d’OpenOffice.org vers un modèle 100% communautaire montre ainsi que maintenir une telle offre commerciale semblait impossible en termes de modèle économique. Restera à savoir alors si la Document Foundation et Oracle ont repris langue. Des discussions sont-elles actuellement en cours autour d’une éventuelle fusion des deux projets, et autour de la cession de la marque ?

Interrogés par la rédaction du MagIT, les responsables de la Document Foundation n’ont pas souhaité, pour l’heure, faire de commentaires.

Restera enfin à Oracle de décider du sort de Cloud Office, une déclinaison Cloud du code d’OpenOffice que le groupe a annoncé en décembre 2010. Selon nos confrères d’Ars Technica, Oracle aurait commencé à expurger son site Web de toutes informations, sous-entendant alors que le projet est en cours d’abandon, soulignent nos confrères.

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