La perspective de graves ruptures d'approvisionnement se précise sur les matériels IT
Les signes avant coureurs d’une pénurie généralisée sur les matériels de commodité (imprimantes, PC et même serveurs) sont déjà là. La rentrée de septembre semble compromise.
Un mois et demi après le séisme japonais, les premières conséquences commencent à se faire sentir sur les approvisionnements de matériels informatiques. Sur le terrain, les grossistes constatent d’ores et déjà des tensions sur les systèmes d’impression, les supports de stockage et certains composants (disques durs, mémoires…). Et ils savent désormais que l’ensemble des familles de produits, à commencer par les serveurs et les PC, seront impactées.
Tous les signes avant coureurs sont là : glissement de livraisons et de dates de mise sur le marché de nouveaux produits, montée des indisponiblités de certaines références, prix qui remontent… Sans parler des fournisseurs qui envoient les uns après les autres des messages de mise en garde les invitant explicitement à faire des stocks le plus vite possible…
Des livraisons qui ne sont plus assurées au delà du deuxième trimestre
« Dans la plupart des cas, les livraisons sont à peu près sécurisées pour le trimestre en cours car cela correspond à des productions dont les composants ont été approvisionnés avant le tremblement de terre », explique l’un d’eux. Mais à partir de juillet, voire dès fin mai pour les imprimantes, c’est l’incertitude chez presque tout le monde.
En première ligne, les constructeurs japonais, à commencer par Canon, Epson, Kyocera, Fujitsu, Sony, Toshiba, etc., mais également HP, Xerox et beaucoup d’autres… Tous disent anticiper des ruptures. Mais sans en préciser l’ampleur, ni la durée. De ce point de vue, les grossistes restent en plein flou.
Aucune visibilité
De fait, personne ne sait encore dire quand la situation est susceptible de revenir à la normale. Au Japon, la production se semble pas prête de repartir normalement. Et les solutions de substitution que tous les constructeurs recherchent activement, mettront du temps à se mettre en place. Olivier Brasa, patron du grossiste Memodis, rappelle ainsi que les perturbations provoquées par le tremblement de terre de Kobe en 1995 avaient mis près d’un an à se résorber totalement.
Dans ces conditions, ce n’est pas seulement la rentrée de septembre qui semble compromise mais tout le deuxième semestre 2011. Une bien mauvaise nouvelle à l’heure où les projets de renouvellements (notamment de parcs de postes de travail) semblent repartir et où l’euro recommence à s’apprécier face au dollar.
Mais, en vertu de l’adage qui veut qu’à toute chose malheur est bon, il n’est pas interdit d’espérer que cette crise ait un effet bénéfique sur les ventes de logiciels et de services. Et certains fournisseurs alternatifs, peu dépendants des composants japonais pourraient tirer leur épingle du jeu.
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