Embarqué : des développeurs peu disposés à changer de plate-forme
Les éditeurs commerciaux d’OS embarqués ont de plus en plus la vie dure, note VDC Research qui dans son dernier rapport, pointe du doigt un marché 2010 sur lequel les entreprises et les développeurs préfèrent encore leur OS maison ou n’ont pas d’OS officiels référencés. La montée de l’Open Source complique également le schéma.
Bien que le marché des OS pour le monde de l’embarqué soit fragmenté, les développeurs restent dans leur grande majorité fidèles à leur première plate-forme. C’est une des conclusions que l’on peut tirer du dernier rapport du cabinet de conseil VDC Research.
Ainsi, pour VDC, en 2010, le marché des systèmes embarqués s’est distingué par sa fragmentation. Une tendance s’est toutefois confirmée : dans leur grande majorité, les développeurs ont continué à bouder les OS commerciaux, qui n'ont représenté que 21 % des OS commercialisés l’année dernière. Les répondants à l’étude - qui représentent tous les segments de l’industrie où est présent l’embarqué (de l’électronique grand public à l’industrie automobile en passant par l’aérospatial et l’automatisme) - ont déclaré à 49 %, soit ne pas avoir d’OS officiel référencé, soit en utiliser un, fruit de développements internes. Ils sont 31% dans le premier cas, contre 18% dans le second.
Le terrain est donc difficile pour les éditeurs de solutions dites commerciales, conclut le cabinet qui note, de plus, une progression du monde de l’Open Source sur le segment. Ainsi, en 2010, 11% des OS de l’embarqué commercialisés étaient issus du monde Libre et communautaire - à l’image d’Android, notamment - et 9% issus de consortiums industriels ou d’éditeurs Open Source (avec licence commerciale). Une montée en puissance de l’Open Source qui pour VDC complique un peu plus la situation pour les éditeurs de solutions commerciales propriétaires, en multipliant le nombre d’alternatives à leurs systèmes.
Et pour ces derniers, le tableau semble s’assombrir d’autant plus que peu de développeurs et d’entreprises utilisatrices semblent aujourd’hui enclins à modifier leur choix premier. En 2010, quelque 60 % ont confirmé leur loyauté envers leur plate-forme initiale (dans le cadre d’un projet à périmètre fonctionnel identique) contre seulement 20% qui déclarent avoir troqué leur précédent système pour une plate-forme d’une autre marque. Peu de migration donc. “Lorsqu’ils sont satisfaits d’un OS embarqué, les ingénieurs sont moins enclins à entrer dans des processus d’évaluation d’une plate-forme différente pour un nouveau projet, car les avantages potentiels que pourrait apporter cette nouvelle plate-forme ne sont généralement pas compensés par les complications liées au changement de fournisseurs (portage du code legacy, formation, etc…)”, commente VDC Research.
Restent donc ces 20 %, qui ont décidé d’opter pour la plate-forme d’un autre vendeur, délaissant leur premier choix pour des raisons liées à la tarification, au support ou encore aux performances, rapporte VDC. Ces ingénieurs - et leurs entreprises - offrent “l’opportunité pour les éditeurs de ce segment de capitaliser sur la désaffection vis à vis des solutions de leurs concurrents”. Une fenêtre d'opportunite qui reste toutefois assez réduite.
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