Résultats : coup de buis pour Bull au T3
Après un premier semestre très convaincant, Bull est victime d'un trou d'air.
Après un premier semestre très convaincant, Bull est victime d'un trou d'air. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du Français recule de 8 % (à 221,2 millions d'euros). Un retournement de tendance essentiellement dû à l'activité de ventes de systèmes : après 5 trimestres de croissance, celle-ci enregistre un recul de 16,6 % (à 55,8 millions d'euros). Pour expliquer ce revers, le groupe évoque un effet de saisonnalité et des reports d'investissement de clients du privé.
L'autre activité majeure, les services, enregistre, elle, un recul de 1,8 % en organique (à 105,9 millions). En valeur brute, ce tassement est plus important (près de 5 %) du fait de la cession de l'activité américaine Medicaid, spécialisée dans la santé. Selon Bull, ce retournement de tendance - après deux trimestres de croissance de l'activité de services - s'explique par l'environnement économique dégradé, affectant particulièrement les télécoms. Les prises de commandes dans les services sont également en baisse (- 6,7 %).
Rappelons que Bull dispose toutefois de solides positions auprès du secteur public, positions qu'il a consolidées au cours du trimestre en renouvelant notamment pour 16 mois son contrat d'hébergement des infrastructures de Chorus, l'application financière de l'Etat, auprès de l'AIFE (Agence pour l'Informatique Financière de l'Etat). En resignant également avec EDF pour trois ans sur la conduite fonctionnelle et l'ingénierie de production des applications SAP de la direction financière de l'électricien, ou encore en remportant récemment, dans le cadre du contrat ONP (l'Opérateur national de paye appelé à gérer la paye de tous les fonctionnaires), l'exploitation de la solution. "C'était une compétition de plus d'un an, avec de réelles complexités fonctionnelles. Le benchmark de la solution (sur base HR Access, au sein d'un consortium piloté par Accenture et Logica, ndlr) a été réalisé dans nos laboratoires de Grenoble", a expliqué récemment au MagIT Jean-Pierre Barberis, directeur général France, responsable des branches services et solutions de Bull. Pour héberger la solution, Bull a choisi des systèmes Escala Unix, épaulés par une infrastructure Intel pour des besoins complémentaires. "Nous sommes partis des mêmes principes que sur Chorus. Avec, pour contrainte, un taux de tolérance de pannes très contraignant". Selon le dirigeant, ce contrat occupera plusieurs dizaines de personnes dans les locaux de l'ONP à Paris.
Enfin, signalons que l'activité maintenance, longtemps en forte décroissance du fait de la fin de vie des systèmes Gcos, n'affiche plus qu'un léger tassement (0,9 %). Selon Bull, le "succès des nouvelles offres, liées notamment aux services d'infrastructure" compenserait désormais le recul de l'activité traditionnelle.