Wikileaks: les Etats-Unis ont suivi de près les débats en Inde sur le chiffrement
Deux câbles diplomatiques dévoilés par Wikileaks confirment l’intérêt jusqu’ici soupçonné du gouvernement américain pour les débats, en Inde, autour des communications chiffrées et des écoutes légales.
Deux câbles diplomatiques dévoilés par Wikileaks confirment l’intérêt jusqu’ici soupçonné du gouvernement américain pour les débats, en Inde, autour des communications chiffrées et des écoutes légales.
Le premier, référencé 08NEWDELHI1136 et datant de la fin avril 2008, revient sur la demande du gouvernement indien adressée à Tata Teleservices. Cet opérateur s’apprêtait alors à lancer une offre Blackberry mais le gouvernement lui «a demandé de ne pas proposer ces services sans qu’un système de surveillance voulu par les agences nationales de sécurité ne soit mis en place ». Ni tant qu’une «clé principale et l’algorithme de chiffrement n’auront été déposés ». Et cela bien que d’autres opérateurs aient déjà, à cette date, lancé des offres Blackberry dans le pays.
Mais le câble de Wikileaks indique également que des représentants techniques du ministère des télécommunications avaient déjà, à ce moment-là, rencontré à plusieurs reprises RIM pour essayer de trouver une solution à leurs exigences de surveillance. En avril 2008, la piste de serveurs installés localement en Inde était déjà évoquée; elle n’est revenue largement et ouvertement dans les débats que bien plus tard.
Et RIM n’a pas été le seul concerné : en novembre 2009, un second câble, référencé 09NEWDELHI2350, évoque des échanges entre gouvernement indien et représentants de Skype. Après que la presse indienne eut rapporté l’intention du gouvernement de couper ce service de téléphonie sur IP dans le sous-continent, Skype entendait «informer différents officiels au sein du gouvernement et lever leurs doutes sur le service », indique le câble. Avant d’ajouter que la mission économique américaine en Inde «a offert son assistance à Skype pour l’aider à prendre contact avec le gouvernement ».