Le Cloud en France : plus de 2 Md€ en 2011, 6% de l’industrie IT en 2012

L’agence française pour les investissements internationaux (AFII) peint un tableau du Cloud français très prometteur. Avec des revenus proches de 2 milliards d'euros en 2012, l'informatique en nuage devient un pilier du IT hexagonale, capable de séduire les investisseurs étrangers, semble dire l'AFII. Le Cloud pourrait même représenter 6% de l'industrie IT hexagonale (logiciels et services) en 2012. Un tableau optimiste qui oublie toutefois plusieurs points.

Selon un communiqué de l’agence française pour les investissements internationaux (AFII, aussi connue sous le nom "Invest In France" à l'étranger), le marché français du Cloud Computing a atteint 1,85 milliard d’euros en 2010, dont 672 millions d’euros pour les PME, et devrait dépasser la barre des 2 milliards d’euros en 2011. Selon l'AFII, l'informatique en nuage pourrait représenter plus de 6% du marché des services IT et du logiciel en 2012.

Selon l'AFII, la forte croissance du marché français de l'informatique en nuage est liée (sic) à l'activité de nombreuses sociétés françaises comme Atos, CapGemini, Steria, Orange et SFR, mais aussi à celles d'opérateurs internationaux comme Microsoft Google, HP, AT&T et IBM. Outre ces portes ouvertes enfoncées, l'AFII note aussi le dynamisme d'éditeurs comme Systancia (un éditeur d'outils VDI basé en Alsace), présenté comme un des leaders européens de la virtualisation des environnements utilisateurs. Les acteurs "à bas prix" du cloud public français tels Gandi ou OVH sont consciencieusement ignorés.

En revanche, l'AFII met en avant l'implantation en Ile de France du Californien Joyent pour vanter le cadre économique et juridique français, présenté comme favorable aux services en nuage. L'exemple pourrait s'avérer malheureux... Tout d'abord, parce que si Joyent a effectivement des bureaux en Ile-de-France (pour être précis dans le centre de bureau Regus d'Issy-les-Moulineaux), la société a choisi la Suisse et Genève pour siège européen.

Ensuite, parce que l'implantation de Joyent ne s'est pas traduite par une création massive d'emplois. Enfin, parce que la récente levée de fonds de Joyent et la nature de son nouvel actionnaire de référence, Telefonica Digital, laisse imaginer que la géographie européenne de la petite société pourrait rapidement se réorienter vers Madrid ou Londres (NDLR : à dire vrai, on aurait préféré un investissement d'Orange, mais le cloud français a ses raisons que la raison ignore... ). Seule consolation, le communiqué de l'AFII permet d'apprendre que Joyent fournit des services de Cloud à Vente-privée.com, en plus des références habituelles de la société. 


On ne saurait être complet sans évoquer la chute du communiqué de l'AFII dans laquelle, le président, David Appia, met en avant les initiatives du gouvernement français liées aux investissements d’avenir du Grand Emprunt, afin d'illustrer que la France est un terreau fertile en matière du nuage informatique. Le projet de Cloud tricolore Andromède, qui réunit Orange et Thalès, y est évoqué ainsi que les 19 millions d’euros investis pour financer 5 projets sélectionnés dans le cadre du Grand Emprunt. L'AFII met aussi en avant le site  investirdanslenumérique.fr de l'AFDEL, le syndicat des éditeurs de logiciels, comme source d'information pour les porteurs de projets cloud en France.

En savoir plus sur le web :

Le communiqué de l'AFII (au format PDF)

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