Free Mobile : la polémique prend une tournure politique
Le week-end aura été l’occasion d’un petit échange d’amabilités, sur Twitter, entre Xavier Niel et Eric Besson, ministre en charge des questions liées au numérique.
Le week-end aura été l’occasion d’un petit échange d’amabilités, sur Twitter, entre Xavier Niel et Eric Besson, ministre en charge des questions liées au numérique. Tout a commencé par un message anodin du créateur de Free : «Free a fait son job: des centaines de milliers d’abo libérés et ravis qui ont divisé leur facture, sur un réseau qui fonctionne.» Et d’ajouter... «Au ministre de faire son job : agir dans l’intérêt du consommateur en imposant le respect de la loi (porta en 3j / desimlockage immédiat).» Patatras. Eric Besson prend la balle au bond et relance : «Je le fais, Xavier. Nous en reparlerons.» Réponse du berger à la bergère : «3 semaines sans action sur la portabilité cela fait des 100aines de milliers d'abo en attente d’une SIM : agissez plus, parlez moins !»
Tempérant un peu ses propos, Xavier Niel a ensuite reconnu que le gouvernement Fillon avait agi : «sans lui, pas de 4ème licence, pas de concurrence et pas de baisse de prix.» Mais il insiste : «si -aujourd’hui- le gouvernement n’impose pas le respect de la loi concernant les délais de porta et de desimlock tout cela n’aura servi à rien.»
Cet échange ne serait qu’anecdotique s’il n’était révélateur du climat dans lequel l’arrivée de Free Mobile, et les multiples rumeurs qui l’ont entouré, ont plongé le microcosme de l’industrie de la téléphonie, jusqu’à l’exécutif. Et ce climat, un communiqué de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, l’Arcep, est venu le souligner dans la matinée de ce lundi 30 janvier. Celle-ci s’est en effet sentie obligée de préciser plusieurs éléments pour défendre sa réactivité et son implication. Soulignant que c’est «dans un souci de transparence et de sérénité» qu’elle a décidé de «contrôler le niveau de couverture du réseau mobile 3G actuellement déployé par Free Mobile ». Et qu’elle l’a décidé avant de recevoir matériellement «un courrier du ministre» l’invitant à procéder à ce contrôle. L’occasion pour l’Autorité de déplorer que Le Figaro évoque un «bras de fer» entre Eric Besson et l’Arcep, «ce qui peut laisser croire que ce n’est qu’à la suite de la demande du ministre que l’Arcep a décidé de procéder à un contrôle [...] Cet article suggère en outre l’existence de dissensions entre l’Autorité et le gouvernement alors même que le régulateur et le gouvernement partagent une totale convergence de vues sur l’action à mener ». Sujet clos ?