Free Mobile : la polémique enfle autour du réseau
Allumé ou pas ? Effectivement actif ou configuré de manière à ne pas acheminer de trafic ? La polémique autour du réseau de Free Mobile n’en finit pas de rebondir.
Allumé ou pas ? Effectivement actif ou configuré de manière à ne pas acheminer de trafic ? La polémique autour du réseau de Free Mobile n’en finit pas de rebondir. Après avoir saisi l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) une première fois, les syndicats CFE-CGC & Unsa Télécoms affirment désormais détenir des éléments corroborant leurs assertions passées et demandent l’ouverture d’une procédure de sanction. Après un long silence, SFR met également en doute le respect, par Free Mobile, de ses obligations de couverture. Selon Le Parisien, Bouygues Telecom aurait fait de même.
En effet, dans une lettre datée du 31 janvier, adressée à l’Arcep et dont nos confrères du Figaro ont obtenu une copie, SFR indique avoir procédé à «plus de 3000 mesures dans plusieurs communes : parmi celles-ci figurent certaines communes dans lesquelles l’Arcep a elle-même réalisé des contrôles sur le fondement desquels l’Autorité a constaté le 13 décembre dernier que Free Mobile avait “respecté le niveau de déploiement 3G qu’elle devait atteindre à l’échéance du 12 janvier”». Las, selon SFR, «même dans certains communes réputées couvertes par Free Mobile, les appels ont transité majoritairement voire quasi-exclusivement par le réseau en itinérance d’Orange ». Pour l’opérateur, «la population résidant dans les zones où les appels émis transitent par le réseau d’Orange ne saurait en aucun cas être regardée comme couverte par le réseau de Free Mobile ».
De leur côté, les syndicats CFE-CGC & Unsa Télécoms souhaitent l’ouverture d’une enquête dans le cadre d’une procédure de sanction. Dans un communiqué, ils assurent disposer «d’éléments concrets» et demandent ainsi «à être entendus par l’Arcep, accompagnés par leur cabinet d’avocats YGMA ».
Des deux côtés, c’est désormais la méthode employée par l’Arcep pour évaluer la couverture de l’opérateur qui est explicitement mise en cause. Les syndicats déplorent ainsi que «l’Arcep envisage de recourir à la même méthode que celle qu’elle a initialement utilisée» alors que, selon eux, «il convient au contraire d’adopter une méthodologie adaptée qui permette de vérifier la capacité réelle du réseau de Free Mobile à prendre en charge les appels de ses clients et non la simple existence d’un signal ». Même son de cloche chez SFR qui assure, dans son courrier, qu’il «veillera avec la plus grande vigilance à l’application d’une méthode de mesure de nature à lever désormais tout doute sur la réalité de la couverture et de la capacité du réseau Free Mobile ».
Dans un communiqué du 27 janvier, l’Arcep indiquait avoir procédé à un «contrôle de la fiabilité de la carte de couverture du réseau 3G transmise par l’opérateur [...] au travers d’une campagne de plus de 10 000 mesures sur le terrain» ainsi qu’à la vérification du «taux de population couverte», calculé «au moyen d’une base de données de la population géolocalisée au niveau de l’immeuble ». Une méthode de «vérification strictement identique à celle utilisée dans les mêmes circonstances, pour les autres opérateurs ».
Free mobile mériterait donc, si l'on en croît ses détracteurs, un traitement de faveur, avec l’inauguration d’une nouvelle méthode.