Free Mobile : la méthodologie de l’Arcep mise en cause
Qui mesure juste ? Et comment y parvenir ? C’est la question que l’on peut être tenté de se poser à la lecture des informations publiées par nos confrères des Echos.
Qui mesure juste ? Et comment y parvenir ? C’est la question que l’on peut être tenté de se poser à la lecture des informations publiées par nos confrères des Echos. Selon celles-ci, issues de l’étude demandée à l’Agence Nationale des Fréquences, l’ANFR, par le ministre de l’Industrie Eric Besson, si la couverture radio du réseau de Free Mobile répond bien aux obligations fixées par le régulateur, il en va autrement de la couverture de service effectif. Tout viendrait de la méthodologie employée. De son côté, l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques, s’est appuyée sur des cartes SIM bloquées sur le réseau de Free Mobile : les communications ne peuvent alors que passer par celui-ci et sa couverture radio ainsi que sa disponibilité sont effectivement mesurées. Mais pas la couverture de service effective qui dépend d’autres paramètres liés à la topologie du réseau ainsi qu’à son paramétrage. Accessoirement, plus le nombre de paramètres concourant à limiter la sollicitation effective du réseau propre de Free Mobile est grand, plus l’Arcep a de chances de voir un réseau disponible...
Pour l’ANFR, «la couverture théorique reflète mal la réalité du fonctionnement d’un réseau hybride» comme celui de Free Mobile, à savoir «reposant très largement sur l’itinérance.» Et l’agence d’estimer qu’il «suffit à l’opérateur de modifier quelques paramètres dans son réseau pour rétablir la préférence de ses terminaux pour son infrastructure propre.»
Ces conclusions, qui remettent en cause la méthodologie - et donc les conclusions de l’Arcep - arrivent une semaine après que l’Autorité a affirmé que Free remplissait ses obligations. Et elles soulèvent plusieurs questions : puisque l’Arcep a affirmé avoir appliqué à Free Mobile la même méthodologie qu’aux autres opérateurs, peut-on légitimement lui demander d’en appliquer une autre ? Et cette méthodologie est-elle cohérente avec les obligations de l’opérateur ? Si oui, on l’imagine mal être remise en cause sans que cela ne soulève de nombreuses questions.