Bientôt une agence européenne pour piloter l'informatique de l'espace Schengen
Un bouclier anti-cyberguerre pour les Etats-Unis, une agence de contrôle et de surveillance pour l'Europe.
Un bouclier anti-cyberguerre pour les Etats-Unis, une agence de contrôle et de surveillance pour l'Europe. Tout à sa stratégie de renforcer les frontières et d'opérer un contrôle de la circulation dans les 27 états de l'Union, la Commission européenne aurait dans l'idée de créer une agence indépendante en charge de la mise en place et de la gestion d'une importante infrastructure informatique de sécurité et de surveillance des personnes à l'échelle pan-européenne.
Selon nos confrères de TechWorld, qui cite un officiel anonyme de la Commission, le système, qui servira avant tout aux services douaniers, doit donner accès aux passeports, visas et empreintes digitales, avant de piocher dans les bases de données en charge d'enregistrer la circulation des personnes en Europe. Le système devrait à terme réunir également les données biométriques.
En gros, l'agence entend s'adosser aux trois systèmes centralisés existants : SIS (Schengen Information System), qui renferme les données liées aux passeports, la base VIS pour les visas et enfin Eurodac, un outil de comparaison d'empreintes digitales de demandeurs d'asile et d'immigrants dans l'illégalité.
Pas de souci côté respect de la vie privée, tente de déminer Bruxelles, très observée dans ses faits et gestes par les associations de protection des données personnelles, ladite agence n'aura accès qu'à une partie des données dont elle aura la gestion.
En France, on se rappelle de la polémique qu'avait déclenchée le fichier des renseignements généraux Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale), créé par la ministre de l'Interieur Michèle Alliot-Marie (aujourd'hui à la Justice). Un fichier qui devait centraliser et stocker les données personnelles de chacun (y compris les renseignements ethniques ou religieux). Ce qui avait suscité l'ire des nombreux opposants à Edvige et fait reculer le gouvernement.