Saas : semaine clé dans la stratégie de Microsoft
Tous les grands acteurs parient sur le décollage des applications en mode Saas et le choc n’a jamais été aussi proche entre Microsoft et la bande à Google Cette semaine, Redmond a annoncé coup sur coup le lancement de la version hébergée de Dynamics CRM et le début des tests d’Albany, la future version d’Office en mode hébergé.
Une semaine après l’annonce du partenariat entre Google et ses Apps et Salesforce.com, c’est sur le terrain de la gestion de la relation clients que la bataille entre grands fournisseurs d'applications en mode hébergé s'engage.
Depuis six mois, Microsoft Dynamics CRM était en test en mode hébergé auprès de 500 clients utilisateurs. L’outil de gestion de la relation client du géant du logiciel est désormais accessible en ligne en langue anglaise pour les Etats-Unis et le Canada. Les autres pays devraient suivre – sans qu’aucun calendrier ne soit officiellement communiqué – mais plutôt sur le modèle indirect, avec des hébergeurs partenaires en guise de distributeurs.
Guerre des tarifs
La version de base du logiciel est commercialisée pour 44$ par mois et par utilisateur avec une offre de lancement à 39$ mensuel sur la première année. Cette édition – baptisée Professionnal – intègre un espace de stockage de 5 Go pour l’ensemble des utilisateurs d’un même groupe et la possibilité de personnaliser la gestion des flux. L’édition Professional Plus coûte 59$ par utilisateur et par mois avec 20 Go de capacité de stockage et la possibilité de personnaliser de nombreux modules et surtout de synchroniser les données contenues dans d’autres applications. L’accès se fait soit via Outlook soit via un navigateur.
Une offre très offensive au regard de ce que propose Salesforce.com. Le service du leader historique du CRM en ligne est en effet disponible en version de base pour 65$ par mois et par utilisateur avec 1 Go de capacité de stockage. Dans des conditions similaires à l'offre de Microsoft, l'offre de Salesforce.com se retrouve près de deux fois plus chère que celle du numéro un mondial du logiciel !
Ce dernier ne s'en cache pas et appuie même là où ça fait mal, puisque son communiqué de presse cite plusieurs fois nommément son concurrent direct pour mieux appuyer sa politique tarifaire.
Google Apps en ligne de mire
Si Microsoft s’attaque à Salesforce.com c’est aussi, par ricochet, pour atteindre son meilleur ennemi : Google. Le moteur de recherche a signé la semaine passée un partenariat avec le spécialiste du CRM. En jeu, l’intégration des applications de traitement de texte, de tableur, de calendrier, de messagerie instantanée ou d'e-mails de Google à l'outil de CRM de Salesforce. Par là même, Google rallie AppExchange, la plate-forme de services logiciels hébergés de Salesforce.com. Précurseur dans le Saas, l’éditeur n’a en effet pas attendu l’arrivée de Microsoft pour préparer sa riposte. Et pousse depuis l’automne son concept de Paas (Platform as a service) pour étendre son potentiel de services à des partenaires tiers, dont Google est, à ce jour, le plus puissant.
Bientôt Office... en attendant Exchange et Sharepoint
Et la lutte entre Microsoft et Google ne s’arrête pas là. Le moteur californien a depuis longtemps décidé – avec ses Apps donc – d’investir le segment des outils bureautiques, là où Microsoft a, en vingt ans, quasiment réussi à assécher le marigot… Office en danger, Microsoft prépare donc sa contre-attaque. Elle a pour nom Albany, version allégée de la suite bureautique qui sera distribuée en mode Saas.
Depuis une semaine, Albany est en phase de test auprès d’utilisateurs choisis. Elle devrait intégrer, outre Word et Excel, un outil de protection, Windows Live OneCare, et des services en ligne. Reste qu’aucune date ni stratégie tarifaire n’est pour l’heure évoquée. Et si, comme pour Dynamics CRM, l’offensive doit porter sur les tarifs – pour le plus grand profit des utilisateurs – la partie risque d’être rude. Google distribue ses outils gratuitement.