L’avenir de l’OLPC fait question, mais son héritage est déjà là

Que reste-t-il du projet One Laptop Per Child ? Entre revirements techniques ou philosophiques et conflits personnels, l’OLPC semble à un tournant de sa jeune histoire. Mais on peut déjà parler de son héritage à travers, notamment, les ordinateurs portables communicants à bas coût.

Le bateau OLPC Foundation semble en plein changement de cap. Et cela ne va pas sans douleur. En mars dernier, Nicolas Negroponte, l’homme à l’origine de la fondation, a décidé de changer de style : plus question pour la fondation de fonctionner tel un « groupe terroriste », il faut passer à un management « plus proche de celui d’un Microsoft. » Place donc à une certaine maturité.

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Certains pourraient être tentés de parler de sclérose. Walter Bender, ancien président de l’activité logiciels et contenus de la fondation, semble de ceux-là, même s’il ne s’exprime pas en ces termes. Pour lui, en effet, il n’est pas acceptable que la fondation renonce à des projets radicaux comme son interface graphique Sugar, au profit de solutions industrielles telles que Windows XP. Dans un entretien accordé à Xconomy, Walter Bender analyse : « si vous lisez entre les lignes, vous voyez que l’idée est de cesser d’être en rupture pour essayer d’adopter une posture plus consensuelle vis-à-vis des décideurs. » En janvier dernier, l’OLPC Foundation a perdu son directeur technique, Mary Lou Jepsen, partie fonder sa propre startup, Pixel Qi, pour commercialiser des graphismes et des technologies initialement développées pour le portable du projet, le XO.

dsc 2178Quel que soit l’avenir réservé au projet OLPC - même si trois millions d'unités ont été commandées en juillet dernier, à 176$ pièce au lieu de 100$ -, c’est peut-être du côté d’initiatives comme celles de Mary Lou Jepsen qu’il faut commencer à chercher l’héritage du projet. Récemment, Jean-Claude Benyamin, directeur général d’Airis France, nous expliquait ainsi, au sujet de son Kira 740, conçu pour The Phone House en concurrence de l’EeePC d’Asus : « on profite des travaux de l’OLPC. » Ce n’est probablement pas le seul et il ne sera pas le dernier. L’interface Sugar, par exemple, est disponible en Open Source, sous licence GPL. Walter Bender espère d’ailleurs que d’autres la fassent évoluer et l’enrichissent.

Reste que, pour l’heure, on serait presque tenté de considérer que les travaux de la fondation de Nicolas Negroponte risquent de profiter plus aux technophiles suréquipés des pays riches qu’aux enfants des pays en voie de développement. Mais c'était peut-être ça, l'idée.

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