Pour Gartner, Windows représente ce qu’il ne faut plus faire en matière d’OS
Se défendant de vouloir tirer à boulet rouge sur Windows Vista, Brian Gammage et Andrew Butler, analystes du cabinet Gartner, le prennent néanmoins comme exemple pour démontrer la nécessité de revenir sur le concept de système d’exploitation monolithique.
Brian Gammage reprend à l’envi les propos de ses collègues Michael silver et Neil MacDonald : « Windows est train de s’effondrer sur lui-même. » S’appuyant sur un sondage réalisé à l’automne dernier lors du Symposium Gartner de Lake Buena Vista en Floride, Brian Gammage relève que moins de 1% des ordinateurs de bureau et de 3 % des portables dans les entreprises sondées sont passés sous Vista, alors qu’un an plus tôt, 6 % des premiers et 9 % des seconds étaient pressentis pour opérer la migration. Pour l’analyste, la situation s’explique de manière simple : « les bénéfices du passage à Vista sont très limités, comparativement au coût de migration. »
Dans l’audience d’une centaine de personnes qui assistent à la conférence Brian Gammage dans le cadre du Symposium de Gartner à Barcelone, seuls une poignée de participants a commencé à déployer Vista dans son entreprise. Lisbeth Gdalia, directeur sénior en charge de la transformation des processus métiers des laboratoires Merial, fournit un témoignage cohérent avec les constats énoncés par Brian Gammage et Andrew Butler : « nous n’avons pas encore touché à Vista ; nous craignons à la fois la technologie et son impact en termes de changement. » En conséquence, Merial, comme d’autres, prévoit de « chercher à négocier des licences XP au-delà de l’échéance fixée par Microsoft ». Et d’ajouter que s’il était possible de faire fonctionner Vista en mode dégradé, afin de retrouver l’ergonomie de Windows XP, « ce serait très bien. »
Des OS trop monolithiques
Brian Gammage développe sa pensée : « Windows est trop imposant pour les matériels », « pas assez modulaire » et inadapté à la virtualisation. Pour lui, « tandis que Windows continue de grossir, les utilisateurs ont un besoin croissant de systèmes d’exploitation légers », la faute aux cycles de renouvellement des machines – 4 ans au moins –, à une mobilité accrue, au développement de la virtualisation et aux besoins de personnalisation. « Windows Vista se veut plus modulaire que Windows XP mais il intègre nombre de composants qu’il reste impossible de désactiver. » Et Brian Gammage de pointer plus généralement du doigt les systèmes d’exploitation « monolithiques », évoquant Solaris au passage, à titre d’exemple.
Pour lui, le développement des applications « agnostiques » vis-à-vis du système d’exploitation n’est pas étranger au besoin de systèmes d’exploitation plus modulaires et plus légers : « les produits open source, le Web 2.0 et Ajax contribuent à réduire l’importance du système d’exploitation. » Selon Gartner, la part des applications « agnostiques » aura dépassé celle des applications liées au système d’exploitation à l’horizon 2011.