Le Green IT continue de se chercher
Selon Gartner, devenir « vert » est un impératif auquel les systèmes d’information ne pourront pas échapper. Reste que, sur le terrain, les projets « green » restent encore à trouver. Et la conscience collective tarde à s'installer.
C’était officiellement l’un des thèmes majeurs du dernier CeBIT. Le « Green IT » - que l’on traduira ici par « SI durable » - est également identifié par Gartner comme l’un des défis majeurs auxquels vont devoir s’atteler rapidement les DSI. Mais la préoccupation est-elle vraiment là ou bien le « green » n’est-il qu’un nouveau buzz marketing ?
Orange Business Services a choisi d’exploiter la thématique pour présenter ses solutions de travail collaboratif, de téléprésence ou encore de virtualisation. Et d’insister sur le fait que les systèmes d’information génèrent quelque 2 % de l’ensemble des émissions globales de gaz à effet de serre, autant que l’aviation civile. Au sortir de la conférence d’Orange, des participants n’ont pas manqué de souligner « l’habileté » de l’opérateur.
Avant tout maîtriser les coûts
Pour autant, selon Simon Mingay, analyste chez Gartner, le thème du « Green IT » est loin de se résumer à un argument marketing ou à un effet de mode. Ne serait-ce parce que les émissions de gaz à effet de serre, en termes d’équivalent en tonnes de CO2, ont un coût : 22 €/tonne à ce jour. D’ailleurs, pour Gilles Le Cotier, DSI de Sita, tout cela renvoie finalement à une ancienne problématique : « dire qu’il faut maîtriser la consommation, c’est enfoncer des portes ouvertes. La question de la maîtrise des coûts a toujours été là. Rapportée à l’énergie, on l’a juste un peu oubliée ces dernières années. » De fait, pour certains, le « green » se résume effectivement à une question de coûts. C’est le cas, par exemple, pour 27 % des entreprises françaises, contre 40 % des entreprises nord-américaines, selon un sondage conduit par Gartner auprès de 501 moyennes et grandes entreprises entre décembre 2007 et janvier 2008. Mais la conscience environnementale semble réelle : 58 % des entreprises françaises sondées sont autant sensibles à l’argument économique qu’à la protection de l’environnement, contre 51 % des entreprises nord américaines.
Surtout, pour Simon Mingay, penser « green », c’est aller au-delà du SI : « il y a là une opportunité pour les technologies de l’information et de la communication pour aider à améliorer la productivité des entreprises dans une économie du carbone. » Et de proposer une approche pragmatique : « gérez [vos émissions de gaz à effet de serre] comme une ressource, tout au long de la chaine de valeur de votre entreprise. » Et d’ajouter que la motivation – économique, environnementale ou simplement relative à l’image – n’est peut-être pas le plus important : « une fois que l’engagement est pris, il faut bien le tenir. »