Résultats des SSII : un trimestre correct, sans plus
La vague de résultats des SSII hexagonales pour le premier trimestre ne laisse pas une impression très nette. Si certains acteurs - comme Sopra ou Devoteam - continuent d'enregistrer des croissances à deux chiffres, d'autres connaissent de premières difficultés. Comme Logica France ou Steria.
Ni signe évident d'une crise qui affecterait d'ores et déjà les services informatiques dans l'Hexagone, ni emballement de l'activité qui constituerait une garantie que les SSII parviendront à y échapper. Le premier trimestre 2008, dont les résultats viennent d'être annoncés par les grands noms du service dans l'Hexagone, ne livre pas un enseignement clair quant à l'impact qu'aura la crise économique sur l'activité des services informatiques. En l'état, la prédiction de la chambre syndicale Syntec (une croissance sur 2008 comprise entre 5 et 7 %) paraît toujours réaliste. A condition que les résultats de ce trimestre se confirment dans les mois qui viennent.
1) Les locomotives
Sopra. La SSII dirigée par Pierre Pasquier annonce un chiffre d'affaires de 268,7 millions d’euros. Soit une progression de 12,3 % par rapport au premier trimestre 2007 (10,6 % en croissance organique). Toutes les activités enregistrent de fortes progressions. A commencer par le pôle le plus important du groupe, ISS France (intégration de systèmes, outsourcing applicatif, solutions logicielles), qui, avec 166,8 millions d’euros, voit son activité bondir de 13,8 %.
Devoteam. Le groupe des frères de Bentzmann publie un chiffre d'affaires supérieur à 110 millions d'euros. Soit 42 % de mieux que voici un an. Après soustraction du chiffre d'affaires provenant des acquisitions, la progression reste confortable, à 22 %. Seule la marge d'exploitation recule de 8,8 à 8,4 %, en raison, selon Devoteam, de la baisse du nombre de jours facturables par rapport à l'exercice comparable de 2007 (- 1 jour)
SQLI. Le spécialiste du e-business a engrangé près de 40 millions de chiffre d'affaires au cours des trois premiers mois de l'année. Soit 44 % de progression sur un an. Et 15,7 % en croissance organique. « Ne constatant pas aujourd’hui de ralentissement ni sur son activité quotidienne, ni sur ses prises de commandes à 3 mois, le groupe confirme qu’il dépassera significativement son objectif initial de 150 M€ de chiffre d’affaires sur cet exercice tout en visant un résultat opérationnel courant de l’ordre de 15 M€ », précise SQLI dans son communiqué.
2) Dans la moyenne
Atos. A quelques jours d'une assemblée générale qui s'annonce décisive (avec l'opposition entre, d'un côté, les fonds Centaurus et Pardus et, de l'autre, l'actuelle direction), la SSII publie des résultats encourageants. En excluant la filiale italienne et l'activité AEMS Bourse (en cours de cession), le groupe enregistre une progression de 5,9 % de son activité, à 1 356 millions d’euros. Les activités infogérance et surtout intégration de systèmes connaissent de solides progressions, tandis que le conseil continue de se replier (- 3,3 %). En France, la croissance s’est élevée à 7,5% avec un chiffre d’affaires de 426 millions d’euros.
GFI. 5,9 % de croissance organique en France : la performance de GFI dans l'Hexagone, qui compte pour environ deux-tiers dans l'activité totale du groupe, permet à la SSII d'afficher un premier trimestre tout juste convenable. En effet, à l'international, l'activité se replie de 7,6 % hors acquisitions, du fait des difficultés enregistrées sur la péninsule ibérique, en Europe du Nord et surtout en Italie. En tenant compte des acquisitions, la SSII de Jacques Tordjman enregistre 12,2 % de croissance, à 186,5 millions d'euros.
Capgemini. La première SSII hexagonale termine son premier trimestre dans la fourchette donnée par le Syntec. Mais de justesse. En France, la croissance s'élève à 5,3 %. Au niveau du groupe, l'activité est en régression de 1,4 % à 2 185 millions d'euros. Un résultat il est vrai faussé par la dépréciation du dollar et de la livre sterling, deux monnaies où Cap effectuent plus de 40 % de son activité. En corrigeant l'effet venant de la dépréciation de ces monnaies, l'activité progresse de 3,7 %. Le groupe dirigé par Paul Hermelin enregistre également un léger tassement de ses prises de commandes, à 2 168 millions d’euros contre 2 203 millions d’euros au premier trimestre 2007. Capgemini maintient malgré tout ses objectifs annuels, soit une croissance comprise entre 2 et 5 % et une marge opérationnelle de 8,5%.
3) En difficulté
Logica. L'ex Unilog, qui représente aujourd'hui l'essentiel des activités de Logica dans l'Hexagone, voit son chiffre d'affaires progresser de 4 % au premier trimestre. Si la filiale française fait aussi bien que la moyenne du groupe, elle reste en dessous de la fourchette annoncée par Syntec. Ce qui ne ressemble décidément pas à l'ex Unilog, connu pour habituellement surperformer le marché. En 2007, les résultats de la filiale française avaient d'ailleurs apporté un ballon d'oxygène au groupe. La mise au pas de la filiale hexagonale, coïncidant avec le départ de Didier Herrmann, ex Unilog choisi pour diriger les activités dans le pays, semble peu profitable en l'état actuel des choses.
Steria. Coup de buis pour la SSII dirigée par François Enaud. L'activité en France enregistre un recul de 3,8 %, même si Steria table sur « un chiffre d'affaires de nouveau en croissance à partir du deuxième trimestre ». Au niveau du groupe, le chiffre d'affaires atteint 438,5 millions d'euros, soit une progression de 38,3%. Mais cette croissance résulte totalement du rachat du britannique Xansa, en octobre dernier. A périmètre et taux de change constants, l'activité recule de 0,3 %. L'indice de difficultés dans l'intégration de Xansa, une acquisition de très grosse taille pour un acteur comme Steria ?