Salaires en SSII : 2 000 informaticiens en grève chez IBM et EDS

Augmentations générales, rattrapage sur le pouvoir d’achat, peur des concentrations : les mouvements sociaux se multiplient dans les SSII sans faire plier les sociétés de services. Aujourd’hui des salariés d’IBM France et d’EDS étaient en grève.

La grogne se poursuit chez les salariés des SSII françaises. Avec une journée chargée qui aura vu des grèves dans deux des principales sociétés de services de l’Hexagone, toutes deux d’origine américaine. En comptant celle chez Capgemini, il y a quelques jours, se sont quasiment 4 000 informaticiens qui ont manifesté pour leur pouvoir d’achat ce mois ci. Cette fois ceux d’IBM France et d’EDS s’y sont collé, ces derniers ayant également reçu le soutien des syndicats de HP France, avec qui ils devront bientôt fusionner.

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Annulation du plan social chez EDS....

Plus de 300 des 2 100 salariés que compte EDS ont ainsi répondu à l’appel de l’intersyndicale de la société. Il s’agissait avant tout de demander la suspension du plan de restructuration prévoyant la fermeture de trois sites (Villeneuve-d'Ascq dans le Nord, Freyming en Moselle et Lingolsheim dans le Bas-Rhin) et la suppression de 80 postes. Du coup, selon Jean-paul Garagnon, délégué de Sud, nombre de salariés directement concernés avaient fait le déplacement à Nanterre, siège social de la SSII en France. Si il y a bien des revendications salariales, sur le fond les salariés se sont surtout mobilisés sur le plan social. D’autant, précise Jean-Paul Garagnon, « que le rachat par HP change la donne en matière de possibilité de reclassement ». Reste que la direction refuse d’envisager un moratoire et compte bien mener l’opération à son terme avant que la fusion ne soit effective. A ce sujet, le projet devrait être présenté au comité d’entreprise lors d’une réunion d’information prévue le 22 mai.

... et augmentations des salaires chez IBM.

Chez Big Blue, ce sont près de 1 500 salariés qui ont manifesté aujourd’hui pour leur pouvoir d’achat. Ils étaient 600 devant le siège de la société à La Défense selon l’intersyndicale qui avait appelé à la grève. Début du malaise en mars dernier. Une négociation annuelle sur les salaires devait avoir lieu mais la réunion a été annulée par la direction sans qu’aucune nouvelle date ne soit fixée. L’inspection du travail a dû intervenir et une date a été fixée au 28 mai. Cette réunion a été confirmée par Mme Verdé-Delisle, directrice des affaires sociales et de l’emploi, qui a reçu cet après-midi une délégation. Les syndicats réclament une augmentation générale de 4,5 % des salaires mensuels de base, avec un minimum de 150 euros, et un rattrapage de la perte du pouvoir d’achat accumulée depuis plusieurs années via une augmentation complémentaire de 5 % des salaires mensuels de base, avec un minimum de 300 €.

Selon Jean-Marie Daire, délégué CFDT d’IBM France, la négociation ne devrait pas durer, la direction souhaitant désormais aller vite. « On nous a clairement signifié cet après-midi que la Corp suivait le mouvement de très près ». D’après le syndicaliste, la direction américaine garde un très mauvais souvenir de la mobilisation italienne de l’automne dernier. Les salariés transalpins avaient imaginé un happening sur le site IBM… de second life. Une première mondiale relayée par de nombreux médias. Du coup les négociations – là aussi portant sur les salaires – n’avaient pas traîné et les syndicats avaient quasiment obtenu gain de cause.

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