Virtualisation : Microsoft revient dans la course... et retombe dans ses vieux travers
Le premier éditeur mondial vient de publier la seconde version préliminaire de son hyperviseur, Hyper-V. Ce dernier permet d'installer dans des machines virtuelles l'ensemble des systèmes d'exploitation récents de Microsoft, mais "oublie" de supporter des OS couramment employés dans les datacenters, comme RedHat ou Solaris. Les engagements de Redmond sur l'interopérabilité seraient-ils déjà oubliés ?
Microsoft a publié hier la seconde version préliminaire de son hyperviseur Hyper-V (Hyper-V RC1). Une version qui, selon l'éditeur, est désormais complète en termes de fonctionnalités. Depuis la précédente mouture, publiée mi-mars, l'éditeur a corrigé des bogues, mais surtout ajouté le support de nouveaux environnements clients (Windows 2000 Server SP4 et Advanced Server 2000 SP4). Si tout se passe bien, le logiciel devrait être finalisé d'ici la fin du mois de juin ou le début juillet, soit un peu en avance sur le dernier calendrier annoncé par la firme, qui annonçait Hyper-V dans les six mois après le lancement de Windows Server 2008 (le 28 février).
Hyper-V permet d'installer dans des machines virtuelles l'ensemble des systèmes d'exploitation récents de l'éditeur, notamment Windows Server 2003 et 2008, mais aussi Windows Vista et XP. Microsoft fournit des composants d'intégration (le terme choisi par Microsoft pour le jeu de pilotes Hyper-V) destinés à optimiser le fonctionnement de ces systèmes sur Hyper-V. Côté Linux, seul Novell SUSE Linux Enterprise Server 10 SP1 est supporté et Microsoft fournit aussi les composants d'intégration adéquats. Il est à noter que Windows 2000 Server ne fonctionne qu'en mode émulation, c'est-à-dire sans composants d'intégration.
Pas de support de Red Hat ni de Solaris
Les distributions Linux de Red Hat (et leurs dérivées chez Oracle ou CentOS) ne sont pas supportées par la RC1 et ne le seront sans doute pas non plus en version finale, pas plus que Solaris, alors que Sun et Microsoft ont pourtant signé un accord de partenariat sur la virtualisation. Il faut d'ailleurs noter que dans la RC1, l'installation par défaut de la dernière mouture de Red Hat se fait mais sans aucun support réseau, à moins de supprimer la carte réseau par défaut de la nouvelle machine virtuelle avant installation, pour la remplacer par un "Legacy Network Adapter". Une astuce qui permet à l'OS "client" de fonctionner en mode émulation, mais sans support officiel de Microsoft.
A l'heure où Microsoft met en avant sa nouvelle politique d'interopérabilité, ignorer volontairement la distribution Linux la plus installée dans les datacenters - et ses dérivées - paraît pour le moins incongru. D'autant que lorsque Hyper-V arrivera, il ne manquera pas de concurrents plus 'œcuméniques', dont VMware ESX Server, Sun XVM Server, Citrix XenServer ou Novell Suse 10…