Santé : HP parie sur l’IT dans l’hôpital du futur
Ouverture du dossier patient, terminaux d’accès généralisés, progiciel de gestion du flux de médicament, télémédecine : HP croit dans l’informatique de santé jusqu’à ouvrir un mini-hôpital laboratoire.
HP vient d’inaugurer en Norvège son premier centre dédié aux technologies de la santé. L’objectif du Californien est clairement de promouvoir – avec l’aide de ses partenaires, notamment Cisco et Microsoft – une vision de l’hôpital et des services de santé centrés sur les technologies de l’information au service des professionnels mais aussi du patient. Conçu autour d’une chambre de soins, le centre servira ainsi de lieu de démonstration, mais aussi de recherche pour des unités mixtes mêlant effectifs médicaux et concepteurs de chez HP.
Surtout, ce marché vertical promet des recettes non négligeables : le système de santé américain est exsangue et Obama en a fait l’un de ses thèmes de campagne ; en Europe, la plupart des Etats cherchent à optimiser les coûts d’organisations le plus souvent publiques, le tout avec une demande accrue liée au vieillissement des populations et à une perception de plus en plus commerciale des dépenses de santé. Et côté évolutions technologiques, il paraît qu’au moment de quitter Microsoft, Bill Gates prévoit tout de même de suivre le dossier santé de l’éditeur de très près.
Gartner estime ainsi que les dépenses en informatique de santé devraient se monter à 81,3 milliards de dollars en 2008 et croitre de 5,2% chaque année d’ici à 2012. En France, IDC estimait à 8,9% la progression des investissements informatiques du secteur en 2007. Un rattrapage pour un pays plutôt en retard, mais la tendance devrait perdurer. Baldur Johnsen, chargé du développement du marché de la santé pour HP dans le monde, acquiesce, estimant que « nous sommes juste au tout début des possibilités en matière de technologies hospitalières ». Et de noter que pour l’instant, des technologies sont déjà matures mais que des écueils sont à chercher du côté des décisions politiques – par exemple en matière de réglementation sur la protection des données personnelles de santé – et de la formation.
En effet, si tout le monde semble d’accord sur le fait que l’hôpital du futur devra être centré sur le patient, la manière dont les fournisseurs de technologie envisagent les choses demandera une véritable révolution chez les praticiens et responsables de structures médicales.
On comprend mieux dés lors que HP ait installé son centre d’excellence en Norvège. Deux des hôpitaux de la capitale – Oslo – ont décidé de repartir quasiment de zéro en intégrant fortement la dimension IT dans leur réflexion. Les infrastructures en phase de déploiement sont impressionnantes, notamment en termes de réseau et d’accès aux informations. Il est vrai que l’environnement est favorable, la législation encadrant strictement l’existence de dossiers patients, mais uniquement utilisable dans le cadre hospitalier. Du coup, plusieurs milliers de terminaux (fixes ou nomades) permettent d’accéder aux données médicales, mais peuvent également servir à la gestion de la logistique quotidienne (soins, pharmacie etc…). Une partie d’entre eux est destinée aux patients qui peuvent accéder à leur dossier directement.
Un ROI dans la qualité de service
En revanche, pour les responsables du projet, difficile de parler RoI. « Ceux qui pensent que le déploiement d’une infrastructure IT dans un hôpital réduit les coûts se trompent. C’est sur le nombre d’effectifs que doit porter l’effort même si les deux sont liés », explique Arve-Olav Solumsmo, responsable de la présentation du projet Helsebygg Midt-Norge. En fait, les gains sont plutôt du côté de la qualité de service autour des différents métiers de l’hôpital et sur l’efficacité de l’ensemble, comme la réduction du nombre des interventions dans la chaîne de soin à travers notamment l’informatisation du circuit du médicament.
HP parie surtout sur les investissements nécessaires côté infrastructure pour répondre au développement du Pacs (Picture archiving and communication system), associant imagerie médicale numérique, accès distant de toute la chaîne médicale et dossier patient.
Egalement clé, le développement de la télémédecine et du monitoring distant concerne surtout les américains pour l’instant. Au niveau services en ligne, Google (avec Google Health), Microsoft (avec Health Vault) et Steve Case, fondateur d’AOL (avec Revolution Health) proposent diagnostics et conseils médicaux en ligne, avec la bénédiction de compagnies d’assurances.
Pour l’Europe, IDC estime que le pilotage décisionnel et le stockage des données numériques, le PGI, la mobilité des soins, mais surtout le dossier patient partagé et son corollaire, le dossier médical patient (ou personnalisé dit DPM) sont les éléments d’investissement clé de l’avenir. Autant de besoins IT qui devront reposer sur une infrastructure, un réseau et des terminaux robustes, là où se positionne HP.