Arès : vie et mort d'un fleuron français de l'infrastructure
Référence des infrastructures, la SSII annonce la mise en vente de toutes ses activités dans ce domaine. Le groupe, qui vient d'annoncer un chiffre d'affaires en recul de 18,5 % sur un an, va s'amputer d'environ deux-tiers de son chiffre d'affaires. Radical.
Arès acteur clef des infrastructures en France, c'est bientôt fini. Après avoir revendu ses activités d'éditeur de logiciels (les gammes Arcole et Actipidos) en mars dernier, la SSII vient d'annoncer avoir engagé le processus de cession de ses activités historiques, regroupées au sein du pôle ventes d'infrastructures, y compris l'activité de financement-location. A elle seule, cette activité pesait plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe (181,5 des 335,5 millions d'euros de l'exercice 2007/2008), c'est dire l'importance de la décision prise par la direction de la SSII. S'y ajoute la vente du pôle réseaux, mobilité et sécurité, pesant 10 % du chiffre d'affaires.
Cette décision radicale intervient quelques semaines après l'annonce du chiffre d'affaires du groupe, en recul de 18,5 % sur un an. Le résultat opérationnel est, lui, attendu dans les jours qui viennent. La société a déjà prévenu qu'il serait négatif.
Seulement un tiers de l'activité sauvé
Au final, après sa cure d'amincissement drastique, Arès se concentrera sur les services et d'intégration de progiciels, deux activités où la rentabilité est plus facile à trouver, mais qui ne pesaient lors du dernier exercice fiscal qu'environ un tiers de l'activité (110 millions d'euros au total).
Même si la direction d'Arès comptait sur les services et les progiciels pour améliorer ses marges, la vente constitue un revirement majeur pour cette société qui s'était récemment restructurée en quatre pôles sous la houlette d'un ex de Transiciel, Michel Berjamin. Ce dernier avait succédé au fondateur du groupe, Maurice Bourlier, à la mi-2006. Voici un an, le Pdg fixait encore comme cap stratégique un groupe aux activités équilibrées : 50 % dans le logiciel, 50 % dans les infrastructures.
Un concurrent ou un fonds d'investissement ?
"La direction a du s'apercevoir que les conditions de marché se détérioraient encore sur les infrastructures", note Dominique Raviart, analyste senior au cabinet NelsonHall. "Sur la vente des serveurs, leur intégration et leur maintenance, les marges sont toutes petites." En témoigne la difficulté des autres acteurs du secteur. C'est d'ailleurs parmi eux que se situe peut-être le repreneur des activités d'Arès. SCC et Overlap apparaissent ainsi comme des acquéreurs potentiels. A moins qu'un fonds ne rafle la mise.
L'annonce de la vente des activités historiques du groupe n'est que la dernière péripétie dans la longue litanie des difficultés rencontrées par Arès. La société ne s'est jamais vraiment relevée de la crise des années 2002-2004. Fin 2006, le groupe est d'abord sorti des activités de revente de PC, imprimantes et consommables (vendues à InmacWstore). Avant d'investir, fin 2007, dans deux sociétés (Databail et Adequat) spécialisées dans la distribution et la location de serveurs. Des emplettes qui apparaissent aujourd'hui inutiles, les deux acquisitions faisant désormais partie du lot mis en vente.