Fujitsu : « Nous n'avons pas l'intention d'abandonner notre activité dans les serveurs »
Interrogé sur sa stratégie globale et sur l'avenir de Fujitsu-Siemens, après les informations annonçant le retrait de l'Allemand de la co-entreprise, le président de Fujitsu, Kuniaki Nozoe, a indiqué qu'une des priorités de son groupe consiste à protéger son activité dans les serveurs.
Fujitsu est incontestablement entré dans une période de turbulences. Le géant japonais des technologies de l'information (environ 32 Md€ de CA prévu pour 2008), dont l'activité systèmes et serveurs pesait environ 2,2 Md€ en 2007 (hors services), doit en effet faire face à une menace venu d'Allemagne. Selon le Wall Street Journal, Siemens envisage en effet de se retirer de la co-entreprise européenne Fujitsu-Siemens. Le Japonais fait aussi l'objet de rumeurs récurrentes de mariage entre ses activités serveurs et celles de Sun Microsystems. Lors de la présentation des résultats du premier trimestre fiscal 2008 de la firme, Kuniaki Nozoe, le président d Fujitsu, s'est toutefois voulu rassurant.
Selon lui, les activités systèmes et serveurs (2,2 Md€) ainsi que réseaux (2 Md€) sont stratégiques pour Fujitsu, car elles font figure de levier pour son importante activité de service et d'intégration. Répondant à la question d'un journaliste, sur l'avenir des serveurs maison, le président de Fujitsu a ainsi expliqué : "Dans notre modèle économique, l'activité Technology Solutions (conception de systèmes, ndlr) est le moteur de notre business global. Dans ce cadre, nous avons un objectif fort de renforcement de notre activité serveurs. J'imagine que votre intention est de demander ce que nous entendons faire dans le futur de notre co-entreprise Fujitsu-Siemens. Nous continuerons à mener des discussions avec Siemens en accord avec cette stratégie. Nous n'avons absolument pas l'intention d'abandonner nos initiatives dans le monde des serveurs et de nous placer en position de faiblesse."
Un partenaire clef pour Sun sur le marché Unix
Fujitsu développe seul ses propres gammes de serveurs x86 et Itanium et il a noué une alliance avec Sun Microsystems pour le développement de ses serveurs Sparc Solaris. La gamme Sparc Enterprise est le fruit de co-développements entre les deux sociétés, mais a été nettement influencée par les travaux de Fujitsu (et notamment par le développement de sa puce Sparc64), après la décision de Sun d'abandonner ses travaux autour de son processeur UltraSparc V.
Du fait des accords de non-concurrence noués pour le Japon et les Etats-Unis, l'Europe est aujourd'hui le seul vrai théâtre d'affrontement entre les deux sociétés sur ce marché des serveurs Sparc, puisque Sun et Fujitsu-Siemens y commercialisent tous deux les Sparc Entreprise sous leurs propres marques dans les principaux pays européens. De quoi renforcer l'idée, que Fujitsu et Sun pourraient renforcer leur alliance par une coopération capitalistique, par exemple en mettant en commun leurs activités serveurs et services européennes, quitte a céder les activités PC à un tiers comme Lenovo.
Les prochains mois devraient permettre d'en savoir plus sur le devenir de Fujitsu-Siemens, qui emploie tout de même plus de 10 500 personnes en Europe, dont près des deux tiers en Allemagne.