Malgré les soubresauts dans la banque, Devoteam ne voit pas la crise
La crise ? Toujours pas pour Devoteam qui annonce au contraire une bonne première moitié d'exercice. Et, en l'état actuel des choses, le co-président du directoire de la SSII, Stanislas de Bentzmann ne voit pas de raison d'être inquiet pour la fin de l'année. Ni d'ailleurs pour 2009.
8,2 % de marge opérationnelle contre 7,3 % un an plus tôt. En annonçant aujourd'hui ses résultats financiers, Devoteam confirme l'orientation positive que laissait entrevoir le niveau d'activité communiqué fin juillet. La SSII contrôlée par les frères de Bentzmann a dégagé, sur le premier semestre, un chiffre d'affaires de 228,4 millions d'euros (+ 37 %). Le résultat net s'établit à 11 millions, en progrès de 42 % malgré "un taux d'imposition en forte hausse", souligne Stanislas de Bentzmann, co-président du directoire (en photo).
Avec ces résultats, la spécialiste des infrastructures confirme la solidité du secteur des services informatiques, entrevue déjà dans les résultats de Cap, Atos ou Sopra. "L'IT en général et Devoteam en particulier tirent leur épingle du jeu, malgré des perspectives économiques qui se dégradent. Je pense que ce sera encore le cas au second semestre", commente Stanislas de Bentmann, rejoignant les conclusions d'une interview qu'il nous avait donnée en mai. Selon lui, trois raisons expliquent cette résistance : l'absence de surinvestissement dans l'IT (contrairement à la période de la bulle Internet), la présence des grands comptes sur des marchés émergents toujours en forte croissance (et le besoin de soutenir leurs activités sur place) et enfin le rôle critique pris par l'informatique.
Banque : des établissements à l'arrêt
Ce constat ne signifie toutefois pas que l'investissement IT des établissements financiers ne connaît aucun soubresaut. Stanislas de Bentmann anticipe, pour 2008, une croissance proche de 0 % sur ce segment, qui pesait 22 % de l'activité de la SSII en 2007 (derrière les télécoms à 33 %). Mais, même là, les situations sont très contrastées en fonction de l'importance de la crise que connaît tel ou tel établissement. Natixis aurait ainsi totalement gelé ses investissements. A l'opposé, BNP continuerait à dépenser presque autant qu'avant l'éclatement de la crise des subprimes.
2009 : des indications plus franches en octobre
Même s'il reste prudent, Stanislas de Bentzmann s'attend à une année 2009 proche du second semestre 2008 : quelques soubresauts, mais une croissance solide. "Mais on y verra plus clair en octobre. L'exercice budgétaire n'est pas encore vraiment enclenché" ajoute-t-il.
En s'appuyant sur ce contexte, Devoteam a relevé son objectif de chiffre d'affaires de 430 à 450 millions d'euros. La SSII confirme par ailleurs être en mesure d'approcher les 9 points de marge en fin d'année.