Les utilisateurs américains de BO s'affranchissent de SAP
Global BusinessObjects Network : tel est le nom d'une nouvelle organisation, née aux Etats-Unis, qui entend fédérer les utilisateurs des outils de BO dans le monde entier. Une façon pour ces derniers d'affirmer leur indépendance vis-à-vis de SAP, qui a racheté l'éditeur français en 2007.
La guérilla entre SAP et les utilisateurs - tant de ses plates-formes que de celles de Business Objects, l'éditeur français de BI racheté voici un peu moins d'un an - se poursuit. Le club des utilisateurs américains de SAP (ASUG) lance une nouvelle communauté mondiale dédiée aux clients de BO. Cette dernière, baptisée Global BusinessObjects Network (GBN), entend fédérer les organisations utilisatrices de BO dans les différents pays - qui deviendront des chapitres de GBN - et, surtout, s'affranchir de l'éditeur. Sauf que, en France, le président du Club BO (170 membres), Olivier Le Moing dit "ne pas avoir été impliqué", ni averti de cette initiative. Tout en soulignant que les utilisateurs des outils décisionnels de l'ex star du logiciel hexagonal ne sont pas à ce jour organisés au niveau mondial.
Dans un billet posté sur son blog, l'un des créateurs de GBN, David Rathbun, de l'intégrateur Integra Solutions, explique que la création de l'organisation a "essentiellement à voir avec la volonté (des utilisateurs, ndlr) d'insister sur leur indépendance vis-à-vis de tout ce que fait SAP". Jusqu'alors, les organisations d'utilisateurs BO aux Etats-Unis (organisées localement) dépendaient beaucoup du soutien financier de l'éditeur.
France : discussions sans fusion
Le GBN organise sa première conférence annuelle du 20 au 22 octobre, à Dallas. Selon David Rathbun, la communauté entend monter des événements similaires en Europe et en Asie-Pacifique dans le courant de 2009. Des événements qu'il espère indépendants de Sapphire, la série de conférences organisées par l'éditeur allemand.
En France, les clubs utilisateurs de BO et l'USF (le club des utilisateurs SAP francophones) ont entamé des discussions pour trouver des positions communes, mais ne discutent pas d'une fusion. "Aujourd'hui nous partageons certaines préoccupations avec les utilisateurs de SAP, mais les deux clubs ont des tailles et des instances différentes", explique Olivier Le Moing qui parle tout de même d'une convergence "à terme". Au-delà de la hausse brutale des taux de maintenance, les clubs surveillent un autre point clef : l'évolution des plates-formes des deux éditeurs (Netweaver chez SAP et XI chez BO) et leur éventuelle convergence. Un point sur lequel SAP se montre pour l'instant des plus elliptiques.
Mais, pour Olivier Le Moing, l'inquiétude principale des membres du club BO - souvent des clients historiques de l'éditeur - réside dans "la complexité de l'offre SAP. Ce qui leur fait craindre que les produits BO ne soient noyés et que les processus d'interaction avec l'éditeur ne s'alourdissent". Le président du Club BO rappelle que son organisation est 100 % indépendante de l'éditeur.
Maintenance : l'USF doute des promesses de SAP
Un point auquel tient également Jean Leroux. Fin juin, lors d'une conférence de presse, le président de l'USF insistait lui aussi sur la nécessité pour les clubs de garder leur indépendance vis-à-vis de l'éditeur, en précisant qu'en France, SAP ne fait pas partie du conseil d'administration de l'USF. En juillet, le club publiait d'ailleurs un avis assez critique sur l'augmentation des taux de maintenance de l'éditeur, que ce dernier justifie par l'amélioration du service offert. L'USF émettait alors des réserves "quant à la réalité de l’augmentation de la qualité de service offerte, qui à elle seule, selon les dires de l’éditeur, justifie l’augmentation du prix de la maintenance."
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