RIA : Microsoft perd une bataille dans la guerre des plug-in
La chaine de TV américaine NBC a décidé de troquer Silverlight contre Flash pour la diffusion de ses contenus sportifs en ligne, après un fiasco pendant les Jeux Olympiques. En ligne de mire : la trop faible pénétration de la technologie de Microsoft sur les PC des internautes américains.
Premier échec cinglant pour Microsoft dans le petit monde des interfaces riches (RIA – Rich Internet Application). La chaine de TV américaine NBC, après avoir porté son choix sur Microsoft pour retransmettre sur son site Internet et sur les mobiles les Jeux Olympiques de Pékin, a décidé de ne pas prolonger son partenariat avec l'éditeur. Et revient vers Flash pour motoriser la diffusion de ses contenus sportifs en ligne.
La raison invoquée, comme le mentionne le Silicon AlleyInsider, serait la trop faible part de marché du plug-in Siliverlight sur le marché des RIA. Comprendre bien trop faible par rapport à Flash, qui est intégré par défaut à 98 % des PC américains. Microsoft, qui voyait en cet accord avec une des chaînes les plus populaires au Etats-Unis - surtout dans le domaine du sport - un moyen de populariser et d'étendre sa technologie sur les PC, fait donc chou blanc. Et la tête basse, admet au Silicon AlleyInsider que « pendant les jeux Olympiques, 40 millions de visiteurs américains sur NBCOlympics.com n'avaient pas encore installé le plug-in (nécessaire pour afficher le contenu diffusé en streaming, NDLR)». Pour NBC, cela signifie autant de visiteurs déçus, qui n'ont pas souhaité installer un énième plug-in.
Un véritable constact d'échec pour Microsoft sur un terrain où l'éditeur doit encore démontrer son savoir-faire, pour séduire les éditeurs et les fournisseurs de contenu, mais également se constituer une communauté de développeurs Silverlight. Didier Girard, directeur technique de la SSII Sfeir, nous rappelait récemment comment Microsoft peinait à se faire une place dans le monde des designers Web, traînant une image trop axée « développeur ».
La guerre pour le point d'entrée du Web 2.0
Dans le monde des RIA et des contenus riches, le plug-in est roi. Et s'adjuger une place sur le navigateur constitue le nerf de la guerre. Sur ce terrain, Flash possède une solide longueur d'avance, de par sa présence historique sur le marché et de par son intégration par défaut à tous les navigateurs du marché.
Reste à savoir si le plug-in est une bonne stratégie pour développer une interface dynamique. Ce que ne semble pas croire Didier Girard, pour qui Microsoft, comme Adobe, se contentent de fournir une machine virtuelle dans laquelle s'execute le contenu multimédia. S'il reconnaît la nécessité de cette approche, notamment pour les contenus video – « un YouTube à base d'HTML seul n'aurait pas de sens » - , il tranche en faveur d'Ajax, et de sa pierre angulaire Javascript, pour le développement d'interfaces riches.
Et quoi de plus naturel que de considérer le navigateur comme le seul point d'entrée pour afficher, en direct, des pages Web, au lieu de passer par un lecteur intermédiaire.