Les entreprises coupent dans les dépenses IT... y compris en Europe
Mouvement pressenti depuis de nombreux mois, la réduction des budgets IT est désormais effective, selon Forrester. Plus de la moitié des entreprises américaines et un tiers des européennes affirment avoir globalement réduit leurs dépenses informatiques. Un quart opère par petites touches. Au final, les SSII s’en sortent bien et côté fournisseurs, Vista est touché.
Ce n’est pas encore la crise, mais ça commence quand même à y ressembler. Les fournisseurs d’informatique ont du souci à se faire si l’on en croit Forrester, qui livre une étude alarmiste sur l’état des dépenses côté entreprises utilisatrices. Sur les 950 décideurs IT interrogés dans le monde par le cabinet, 43 % ont réduit leurs dépenses IT générales, 24 % ont procédé à des réductions discrétionnaires et seulement 28 % n’ont rien changé à ce qui était prévu à l’automne dernier, au moment de l’élaboration des budgets.
Un constat très morose qui vaut tant pour l’Europe que pour l’Amérique du Nord, selon Forrester. Reste que le Vieux Continent est un peu plus imperméable, notamment du fait d’une moindre exposition à la crise des subprimes. Pour l’Europe, la part de décideurs ayant réduit leur budget n'atteint que 31 % contre 49 % aux Etats-Unis. En France, de grands comptes directement impliquées dans la crises financière, comme Calyon ou Natixis, procèdent à des restrictions drastiques.
Une crise… qui sert les SSII
Reste que tous les fournisseurs ne sont pas concernés de manière égale par ce tour de vis. Les dépenses en services se maintiennent – comme le prouve l’excellente santé des SSII hexagonales qui méconnaissent la crise - notamment portées par une demande accrue… en externalisation. Certes la crise implique une pression sur les prix – donc des marges plus difficile à tenir côté prestataires –, mais dans un volume global de demandes qui s'accroît.
Une situation qui pourrait bien durer. 45 % des décideurs interrogés affirment ainsi qu’ils étudient la possibilité d’augmenter le nombre de leurs applications infogérées et 43 % se posent la même question en matière d’infrastructure. Dans ce contexte, l’offshore a logiquement le vent en poupe – comme le prouve là encore la croissance des investissements en Inde des SSII françaises - avec 43 % des décideurs qui se disent prêts à miser sur une informatique déportée dans des centres à moindre coûts.
Offshore : la fausse bonne idée ?
Un foyer de croissance important selon Forrester, puisque aujourd’hui seules 9 % des entreprises ont adopté une stratégie résolument orientée vers l'offshore à chaque fois que cela est possible. Jusqu’à présent, l’argument de la qualité était généralement invoqué pour justifier de larges hésitations. Mais les contraintes budgétaires et l’amélioration constante de l’offre poussent de plus en plus de donneurs d'ordre à s’interroger voire à lancer des projets. Mais le cabinet prévient : les déçus seront nombreux. Le niveau de satisfaction est encore très inégal et - surtout - les économies s’avèrent souvent moins importantes que prévues une fois le projet mené à son terme. Ainsi, sur les décideurs pratiquant déjà ce type d’externalisation lointaine, 40 % se plaignent toujours d’une qualité de services un peu faible et 35 % expliquent que les contrats mis en place ou les disponibilités du côté du prestataire freinent leur capacité à adapter leur système d’information à des nouveaux besoins.
Vista : victime collatérale
Côté fournisseurs, les réductions de dépenses semblent également avoir un impact différent selon le type d’applications. Interrogé par notre confrère Infoworld – qui n’est certes pas réputé être le meilleur ami de Vista –, John McCarthy, analyste de Forrester, estime ainsi que « les gens continuent de travailler sur des choses telles que la mise à jour de leur PGI. A ce niveau, les budgets n’ont pas été totalement asséchés ». Et d’ajouter que « en revanche, cela [les coupes budgétaires, ndlr] n’est pas de très bonne augure pour la migration vers Vista. C’est l’un de ces éléments discrétionnaires pour lesquels les gens se disent "nous n’avons pas besoin de ce casse tête en ce moment" ».
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