Le rififi anti-wifi secoue encore la Ville de Paris
Le wifi suscite toujours la méfiance des organisations syndicales de la Ville de Paris, qui accusent le maire Delanoë d’entrave dans le cadre des études sanitaires en cours. La mairie – qui multiplie les déploiements – s’en défend, estimant que les émissions sont bien en deçà des normes sanitaires. Le ton monte et la polémique pourrait enfler, avec des rebondissements autour du RFID.
La guérilla qui oppose organisations syndicales de la direction des affaires culturelles et mairie de Paris à propos du déploiement du wifi dans les bibliothèques de la ville se poursuit. Le 18 septembre prochain, le comité hygiène et sécurité est censé se réunir pour étudier un rapport commandité par la ville sur les risques inhérents au champ électro-magnétique dégagé par les bornes wifi. Mais le ton monte et la réunion pourrait bien ne pas avoir lieu. Alors que l’équipe municipale affirme dans un communiqué avoir fait faire une étude dont « les résultats des mesures effectuées sur les installations wifi de quatre bibliothèques ont confirmé des niveaux de 80 à 400 fois inférieurs au seuil règlementaire », l’intersyndicale (CGT, CFTC, FO, SUPAP-FSU, UCP et UNSA) explique que les quatre experts qu’elle avait recommandés ont été rejetés par la mairie. Les syndicats accusent même Bertrand Delanoë de délit d’entrave.
En novembre 2007, le comité d’hygiène et de sécurité avait prononcé un moratoire sur les bornes de quatre bibliothèques – sur les 59 gérées par la Ville de Paris – qui avaient donc été débranchées. Le 16 juin dernier, une étude sanitaire avait donc été commandée alors que les points d’accès gratuits administrés par la commune se multiplient dans les parcs, les gares, etc...
Le RFID également suspecté
Et le wifi pourrait n’être que le premier d'une série de conflits sur le déploiement de technologies de communication. Déjà en mai, les associations Priartem et Robins des toits - en pointe sur la lutte contre la multiplication des relais de téléphonie mobile - s'étaient attaquées au wifi. Selon les deux associations, la diffusion de plus en plus large des bornes d'accès aux réseaux sans fil à ce standard expose les particuliers et les professionnels à des niveaux de champ électro-magnétique bien trop élevés, bien qu'en deçà des normes sanitaires.
En juin, Denis Baupin, élu vert adjoint au maire de Paris, avait aussi émis des réserves à propos du programme "Paris Wi-Fi" qui prévoit un accès haut débit pour 80 % des immeubles parisiens d'ici à 2010.
Cette semaine, outre la poursuite du conflit autour du wifi, les syndicats CGT et Supap-FSU de la direction des affaires culturelles se sont inquiétés de l’apparition d’une nouvelle source de rayonnement électro-magnétique dans l’environnement de travail : le RFID. La Ville de Paris a en effet décidé d’équiper l’ensemble de son parc de bibliothèques d’un dispositif RFID, une technologie qui permet de remplacer - pour la gestion des ouvrages - les codes barres par un système de radiofréquence.
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