Lenovo se lance sur le marché des serveurs pour PME
Ca y est : Lenovo se lance sur le marché mondial des serveurs pour PME, hors des frontières chinoises. Ce lancement fait suite à un accord conclu avec IBM en janvier dernier. Il pourrait marquer une nouvelle étape de la stratégie de concentration d’IBM sur les services.
C’est la concrétisation d’un accord conclu en janvier dernier : Lenovo entame la commercialisation de serveurs produits par ses soins, à partir de technologies mono et bi-processeur x86 développées par IBM pour ses serveurs xSeries.
Dans les faits, il s’agit de trois serveurs tours et de deux modèles pour rack. En entrée de gamme, on trouve les ThinkServer TS100 (tour) et RS110 (rack) qui peuvent être configurés avec des processeurs Core 2 Duo, Xeon 3000 ou Xeon 3200 d’Intel. Au-delà, Lenovo proposera les ThinkServer TD100 (tour), TD100x (tour) et RD120 (rack) ouverts aux processeurs Xeon 3000 et 5000 d’Intel.
Jusqu’ici, Lenovo ne commercialisait pas de serveurs en dehors de son marché domestique. Mais IBM ne voit pas dans le chinois un concurrent de plus. Officiellement, il s’agit d’un partenaire qui doit stimuler l’activité licences d’IBM et ouvrir de nouveaux canaux de distribution à son activité serveurs. Jean-Michel Donner, PDG de Lenovo France, insiste sur cette logique : « nous avons une approche différente de celle d’IBM […] nous, nous visons les PME »… pendant que Big Blue peut se concentrer sur les grands comptes. Et d’ajouter que, selon lui, « il reste de la place pour nous sur ce marché dominé par trois grands. » Et ce marché des serveurs pour PME, Jean-Michel Donner entend bien l’attaquer à pleines dents : « 70 % des serveurs livrés en France et en Europe sont des serveurs une ou deux voies ; en quelques années, on peut viser une part de marché de l’ordre de 10 à 12 %. »
Et pour séduire les PME, Lenovo compte sur une part de service. Avec, notamment, des outils visant à simplifier le paramétrage et l’administration, mais aussi un accès gratuit pendant 90 jours au support du constructeur, notamment pour aider les clients à déployer leurs équipements.
Mais ne faut-il pas pour autant voir là une nouvelle étape dans la stratégie de désengagement du « petit » matériel affichée, fin 2004, lors de l’annonce du rachat de l’activité PC d’IBM par Lenovo ? A cette époque, Mark Loughridge, directeur financier de Big Blue, avait expliqué l’opération par le fait qu’elle permettrait à IBM de se concentrer sur les services, à destination des entreprises et des PME, un marché à plus forte valeur ajoutée. En laissant Lenovo batailler sur le marché des petits serveurs pour PME, IBM se libère des ressources pour se concentrer sur celui des services, plus lucratif, où son rival HP tente de se renforcer avec le rachat d’EDS.