Elections US 2008 (part 3) : Une industrie high tech démocrate mais qui pèse peu
A quelques semaines du dénouement, et tandis que l’on connaît désormais les forces en présence, LeMagIT vous propose de lire ou relire une série d’articles mis à jour que nous avions publié au printemps dernier, alors que les primaires américaines battaient leur plein et que notre site en était encore à sa version alpha.
Aujourd’hui, dernière étape de notre tour d’horizon de l’élection américaine au regard du secteur IT avec un point sur les contributions financières propres au secteur américain des nouvelles technologies. Et là une grosse tendance : les portefeuilles de l’industrie high tech votent massivement démocrates. Selon Opensecrets.com, spécialisé dans le comptage et l’analyse des donations, sur les 18 millions de dollars distribués par le secteur communication/produits électroniques entre les différents candidats, 14 millions vont à Barack Obama et au camp démocrate, contre 3,5 millions à John McCain et aux républicains. Le reste se répartissant entre les petits candidats, exclus de toute chance de victoire. Cependant, si l’on s’en tient au segment informatique/Internet, le clivage est moins fort, avec 58 % pour les démocrates et 42 % pour les républicains, pour un montant total de 6,5 millions de dollars. Reste que le secteur s’investit relativement peu au regard de sa position stratégique dans le développement économique. Il représente seulement 7 % du total des donations, deux fois moins que les métiers juridiques et quatre fois moins que la finance.
Quelques peoples du secteur engagés
Côté people, la palme de l’engagement revient à Carly Fiorina qui a été nommée proche conseillère de John McCain. Mais fait-elle encore partie de l’industrie ? Tout juste remerciée de son poste de PDG de HP, elle ne faisait pas secret de son envie de s’engager en politique. Les rumeurs sont allées bon train autour de sa présence sur le ticket McCain en tant que vice-présidente. Une manière de couper l’herbe sous les pieds des démocrates en apportant une caution « féministe » face à Hillary Clinton, aucune femme n’ayant jamais occupé un poste aussi important dans l’administration américaine. Reste qu’au fil du temps Meg Whitman, ex patronne d’eBay, s’est également imposée comme fervente supportrice de l’ombre. Mais au final, si l’atout féminin a bien été sorti par McCain, il n’est pas venu de la IT, comme beaucoup le supposaient, mais d’Alaska avec la nomination de Sarah Palin, la gouverneur de l’Alaska, âgée de 44 ans.
Egalement résolument engagé derrière McCain et les républicains, John Chambers, PDG de Cisco, conseille le candidat et lui a apporté son écot, avec un don personnel de 7 000 dollars. Toujours côté républicains d’autres stars de l’informatique ont eu le nez moins creux : Scott McNeally – chez Sun – a parié sur Mitt Romney, éliminé de la course à l’investiture ; de son côté, le sémillant Larry Ellison, patron d’Oracle, soutenait l’ancien maire de New York Rudy Giuliani. Ca ne lui a pas porté chance.
Des équipes très favorables aux démocrates… mais divisées par la course à l’investiture
Côté démocrates, peu de grands noms mais un mouvement de fond des salariés de la high tech qui – à travers les fonds levés par les comités de soutien au sein des entreprises, une particularité américaine – ont donc plébiscité le camp démocrate. Et plus particulièrement Barak Obama qui arrive en première position du panel que nous avons choisi d’observer (voir tableau ci-dessous) avec plus de 1,5 million de dollars de dons, soit plus de 80 % du total. John McCain (pour les républicains) recueille à peine plus de 230 000 dollars. A noter que Hillary Clinton avait réuni plus de 500 000 dollars.
Côté grand patron, la prudence de sioux de Bill Gates est totale, clairement proche des démocrates mais qui n’a voulu fâcher personne : le fondateur de Microsoft a donné 2 300 dollars à chacun des deux représentants de son parti !
Honneur aux riches : Google et Microsoft sont également les deux organisations les plus mobilisées. Les salariés de Google ont donné 429 000 $ contre 404 000 $ à ceux de Microsoft.
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