HP / EDS : le nouveau patron de l’activité services en France aura du boulot
Une fusion à tiroir dont on ne connaît pas encore les effets localement, une restructuration d’EDS France très contestée et qui traîne en longueur, des syndicats remontés et extrêmement méfiants : à peine arrivé à la tête d’EDS France, Eric Leveugle – issu de HP – doit s’attendre à des mois compliqués.
En plein processus de restructuration dans le cadre de la fusion entre EDS et HP, les premières décisions commencent à se faire jour au niveau local. On sait désormais qu’en Europe la très très large majorité des 9 330 postes supprimés – sur les 24 600 dans le monde - concerneront les effectifs d’EDS. En France – qui connaîtra certainement son sort le 6 octobre prochain -, ce devrait être également le cas. Le tout dans un contexte où la reprise en main d’EDS par HP a déjà débuté. Depuis juin et l’annonce du rachat, le constructeur avait délégué un coordinateur dans la SSII. Il vient de prendre la tête d’EDS France en lieu et place de Francis Meston, dont nous annoncions le départ depuis de longues semaines en dépit des démentis de la communication de HP.
Son successeur s'appelle donc Eric Leveugle, 47 ans (en photo ci-contre). Il occupait depuis fin novembre 2007 le poste de vice-président de HP France, mais surtout la direction générale de l’activité Services du géant dans l’Hexagone. Précédemment, il avait passé plus de 20 ans chez IBM à des postes de management, notamment dans le domaine des services. Eric Leveugle est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris, promotion 1983.
Un plan social avant la fusion
Et il aura très rapidement du pain sur la planche. Avant même de devoir annoncer puis gérer l’ampleur de la restructuration liée à la fusion entre HP et EDS, il devra se rendre au tribunal de grande instance de Nanterre le 3 octobre. Le comité d’entreprise de la SSII américaine conteste en effet la manière dont la direction organise le PSE en cours (Plan pour la sauvegarde de l’emploi, en fait une vague de licenciements). Outre des problèmes de procédure, les syndicats et le CE reprochent un manque de moyens donnés au service des ressources humaines pour mener à bien un plan social qui concerne plus d’une centaine de personnes sur les 2 300 qu’emploie EDS en France.
Dès le mois de mai, et alors que le rachat venait d’être annoncé, les syndicats d’EDS mais également ceux de HP dénonçaient l’absurdité de la poursuite du plan social chez EDS France, alors même que la future organisation, fruit du rachat, n’était pas connue. La restructuration d’EDS France prévoit la fermeture de trois sites (Villeneuve-d'Ascq dans le Nord, Freyming en Moselle et Lingolsheim dans le Bas-Rhin).
Pendant les licenciements, les embauches continuent
Aujourd’hui ces mêmes syndicats s’interrogent sur la logique qui va prévaloir entre le plan social à l’œuvre, celui dont le périmètre sera défini le 6 octobre et… les tensions sur le marché de l’emploi concernant les SSII. Ces dernières sont en effet plutôt faiblement affectées par la crise économique qui s’installe depuis plusieurs mois. Et, tant du côté de HP que d’EDS, les syndicats martèlent que les deux entreprises ont du mal à faire face à la demande. Du coup, ils estiment que les services transversaux devraient être les plus touchés. Même si l’ampleur du mouvement annoncé laisse prévoir un large débordement vers les unités opérationnelles. Et personne ne sait encore exactement ce qui se cache derrière l’annonce de la création de 13 000 nouveaux postes à l’échelle du groupe HP sur la période de la restructuration. Nouvelles embauches, reclassement, glissements géographiques vers des pays à moindre coût de main d’œuvre ? Autant de questions qui devraient être très vite soumises à l’agenda d’Eric Leveugle.