Avec l'ESC Lille, Google prend pied dans l'éducation en France

A la recherche d'un outil collaboratif pour ses 3 000 étudiants, l'Ecole Supérieure de Commerce de Lille a opté pour Google Apps for Education, l'offre dédiée du géant de l'Internet. Ce dernier signe là sa première référence en France dans ce secteur. Une exemple qui risque de faire tâche d'huile, l'offre est en effet... totalement gratuite.

Il manquait à Google une référence en France dans le monde de l'éducation. C'est désormais chose faite, puisque le géant de l'Internet fournit les outils de l'Ecole Supérieure de Commerce (ESC) de Lille. Certes pas un établissement de la taille des références de Google dans les universités américaines, mais tout de même 3 000 étudiants répartis sur deux campus permanents (Lille et Paris), 65 permanents dans le corps enseignant et près de 600 formateurs occasionnels. Objectif : fournir à tous ces utilisateurs un certain nombre de fonctions de collaboration (messagerie, partage de documents et agenda notamment) tout en les reliant à certaines applications plus traditionnelles de l'organisation.

[voir sur ces sujets notre dossier sur les offres en matière de cloud computing]

En réalité, le besoin remonte à assez loin. Avec dès 2005-2006, une réflexion de l'ESC sur le travail à distance et collaboratif. "Puis nous avons lancé, en partenariat avec Centrale Lille (une école d'ingénieurs, ndlr), une étude et la rédaction d'un cahier des charges", explique Frédéric di Gleria, le DSI de l'ESC Lille. Centrale passe un appel d'offres et retient l'offre Sun Portal à la fin de 2007. "On a failli opter pour la même solution, puis on a découvert Apps for Education. Avant de signer avec Sun, on a décidé de creuser cette alternative", explique le DSI.

Avec une crainte principale : "on se demandait quelle serait la réactivité d'un géant comme Google pour un établissement de 3 000 étudiants, en France". Une crainte vite dissipée par les équipes londoniennes du géant, tout heureux de trouver une première référence dans l'Hexagone. De quoi convaincre l'ESC. Google s'est d'ailleurs empressé d'organiser une conférence de presse (voir photo ci-contre) pour claironner son arrivée dans le monde éducatif hexagonal.

L'offre possède aussi de vrais arguments : "du côté de Google, les services comme la messagerie, l'agenda ou le partage de documents sont disponibles, alors que Sun ne propose qu'un socle technologique et une messagerie. D'autre part, alors que pour les solutions classiques comme celle de Sun, il faut compter un investissement de 200 000 euros la première année, puis de 40 000 à 50 000 euros de plus les suivantes, Apps est gratuit pour l'éducation", explique Frédéric di Gleria. Imparable.

Une diffusion virale des technologies

Bien sûr, le projet génère des coûts (une équipe projet qui a réuni sept personnes, une évolution de la bande passante due en partie à l'utilisation massive des outils de Google). "Leur modèle économique, c'est la publicité", rappelle Frédéric di Gleria (en photo ci-contre). En touchant aussi de futurs décideurs dès leurs études, le géant les habitue à ses outils et peut espérer voir ces étudiants diffuser ses technologies une fois intégrés dans le monde professionnel.

Frédéric di Gleria reconnaît également que des questions se sont posées quant à la conservation des données personnelles de futurs décideurs par une grande entreprise américaine. "Mais Google a signé des conventions en Europe sur la rétention des données personnelles. Et s'est engagé à ne faire aucune exploitation commerciale des emails", plaide-t-il.

En plus des outils fournis en standard, Google offre un jeu d'API permettant de connecter sa solution à des éléments du système d'information. "A partir de notre applications de planification, on copie les programmes de cours directement dans les agendas des étudiants concernés", explique le DSI, qui ajoute que les développements nécessaires pour relier la plate-forme hébergée et les progiciels en place restent très simples.

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Prochainement, la gestion des congés des collaborateurs (dans Sage) basculera elle aussi automatiquement dans les agendas online. Le DSI prévoit également de parfaire l'intégration avec d'autres applications Web, qui jusqu'à présent nécessitent une seconde authentification des utilisateurs déjà identifiés dans Google Apps.

Si le système a été rapide à déployer - le provisionning des comptes ayant été effectué en juillet pour une migration le 2 septembre -, Frédéric di Gleria note encore quelques imperfections dans l'offre de Google : "l'outil de reporting sur les statistiques d'utilisation du service est à améliorer et on aimerait, au-delà de Gmail et de ses 7 Go de stockage, un espace de personnalisé permettant à chaque utilisateur de classer ses fichiers".

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