Microsoft mise sur l'Europe pour mieux contrer Google
De passage en France à l'occasion des Microsoft Days, Steve Ballmer, le patron de Microsoft a annoncé l'ouverture en Europe de trois centres de R&D sur le thème de la recherche. Ces centres devraient employer à terme plusieurs centaines de chercheurs et développeurs et seront basés à Issy-Les-Moulineaux (dans le nouveau siège de Microsoft France) ainsi qu'à Londres et à Munich. Le seul centre français devrait à terme employer une centaine de personnes.
Trois centres de plus pour la recherche Microsoft en Europe, dont un à Issy-Les-Moulineaux. Cet investissement du premier éditeur mondial, annoncé ce matin par Steve Ballmer de passage à Paris à l'occasion des Microsoft Days, devrait porter les effectifs de recherche européennes sur les moteurs de recherche au niveau de ceux déjà actifs aux Etats-Unis et en Chine, où Microsoft dispose déjà d'équipes sur ce thème. D'autant que l'éditeur a annoncé séparèment l'ouverture d'un autre centre sur la recherche en Norvège, terre historique de Fast Search and Transfer, un éditeur racheté cette année par le géant de Redmond.
L'annonce de Ballmer s'est effectuée en présence du maire d'Issy les moulineaux et de la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, qui a vanté le nouveau dispositif de crédit d'impôt recherche et la suppression des 35 heures en France. Autant de mesures qui, selon elle, visent à encourager l'implantation de groupes comme Microsoft dans l'Hexagone. Elle a aussi rappelé l'engagement des pays européens à investir 3 % de leur budget dans la R&D afin d'accélèrer le développement d'une "économie de la connaissance".
Sa déclaration est venue en écho d'une intervention en vidéo de José Manuel Barroso, le Président de la Commission européenne. Pour Barroso, "le secteur public peut contribuer de façon significative, mais seulement dans le cadre de partenariats avec le secteur privé. C’est pourquoi nous sommes vraiment très heureux de la décision de Microsoft d’ouvrir de nouveaux centres de recherche et développement dans trois états membres. Qu’un acteur mondial de cette envergure investisse de façon croissante dans sa R&D témoigne d’une confiance importante dans l’Europe, et dans l’excellence de la recherche européenne ».
Contrer Google
Reste que l'objectif de 3 % fixé par l'agenda de Barcelone est loin d'être atteint, notamment en France, et que Steve Ballmer a indiqué, lors d'une session de questions-réponses, que si Microsoft a décidé d'investir en France, ce n'est pas pour le crédit d'impôt (même si cela ne gâte rien), mais parce que le géant considère que l'innovation et la R&D dans les moteurs de recherche sont la clé pour regagner du terrain sur Google.
Microsoft fait face à une tâche encore plus ardue en Europe qu'aux Etats-Unis sur la recherche : Google dispose d'une part de marché supérieure à 85 % sur le vieux continent alors qu'il ne contrôle que deux tiers des recherches aux Etats-Unis, ou Yahoo a réussi à préserver plus de 20 % de parts de marché...
Pour conclure sur un ton plus léger, signalons que Christine Lagarde a aussi profité de son intervention pour s'adresser à Jean-Philippe Courtois, ex-patron de Microsoft France, aujourdhui président de Microsoft international, et le remercier de son implication dans le développement de l'éditeur en France, indiquant qu'il avait sans doute fait un choix de carrière plus pertinent qu'elle, au vu de la réussite de Microsoft. Il est vrai que le gouvernement aimerait sans doute dégager chaque semestre les excédents budgétaires du géant du logiciel.