Résultats : Infosys en ligne mais la prudence règne en Inde
Comme leurs homologues françaises, les SSII indiennes observent la crise avec circonspection et un début de crainte. Si Infosys, l'une des plus importantes, annonce de bons résultats trimestriels son PDG se montre prudent sur l'avenir. Et réduit quelque peu ses velléités de conquête.
Infosys vient de présenter des résultats trimestriels globalement rassurants… sur l’activité passée de la SSII. Au cours du deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2008/2009, clos le 30 septembre dernier, Infosys a en effet réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 Md$ en progression de 19,5 % sur un an à change constant, et de 7,1 % par rapport au trimestre précédent. Le tout pour un bénéfice net de 320 M$ contre 273 M$ un an plus tôt. Reste qu’à 7,1 %, la croissance séquentielle du chiffre d’affaires trimestriel d’Infosys est certes meilleure qu’au premier trimestre de l’exercice en cours - 0,8 % - mais moins bonne qu’au deuxième trimestre de l’exercice précédent où elle avait été de 9,7 %.
Tassement et prudence
Au cours d’une conférence téléphonique organisée à l’occasion de la présentation des résultats trimestriels de la SSII, Kris Gopalakrishnan, PDG d’Infosys, s’est néanmoins félicité de ce « très bon trimestre ». Ce qui ne l’a pas empêché de reconnaître que la période « est difficile ; beaucoup de choses surviennent très rapidement. Nous sommes prudents dans nos prévisions pour l’avenir, mais nous restons confiants. » Au début de la crise financière il y a quelques semaines les SSII indiennes se montraient déjà très taiseuses alors même que début septembre les temps étaient plutôt à l'offensive sur le marché européen.
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Désormais la prudence et de mise et se traduit dans les chiffres. Ainsi, Infosys prévoit une croissance de 11,9 à 16,2 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, à taux de change constant, est de 16 à 18 % pour l’ensemble de l’exercice fiscal. Il y a trois mois, la SSII prévoyait une progression de 19 à 21 % de son chiffre d’affaire pour l’exercice en cours.
Du bout des lèvres, l’exécutif d’Infosys admet percevoir quelques effets de la crise, reconnaissant par exemple observer des « délais dans la prise de décision » pour les projets des entreprises du secteur de la banque, de l’assurance et des services financiers. Pour autant, la direction de la SSII assure ne pas rencontrer « d’annulation de projet ni de renégociation tarifaire » et toujours disposer d’un « carnet de commandes sain » avec, notamment, 40 nouveaux clients ce trimestre. Du coup, Infosys maintient, notamment, ses objectifs de recrutement alors que la SSII vient de passer la barre des 100 000 collaborateurs, avec un taux d’utilisation de 73,7 % - hors stagiaires ; 69,4 % avec stagiaires - et une attrition, sur un an, de près de 13 %.
SSII Indiennes et françaises même combat en somme, puisque dans l'Hexagone et en dépit des vents mauvais soufflés sur les cours boursiers l'activité demeure soutenue, et en tout cas en ligne avec les prévisions initiales. Sereins dans la tempête, les patrons du secteur se montrent néanmoins tout aussi prudents que leurs homologues indiens.
La fin de l’aventure Axon
A l’issue de la présentation de ses résultats trimestriels, Infosys est finalement sorti de sa réserve quant à la contre-offre de HCL Technologies sur Axon. Enfin presque. Dans un communiqué laconique – le mot est faible –, Infosys indique qu’il se retire de la compétition et ne formulera de nouvelle offre supérieure à celle qu’il avait initialement formulée, fin août dernier. Et d’ajouter, dans ce qui a des airs de volte-face, qu’il dispose « d’une activité SAP profitable et à la croissance rapide. L’entreprise est confiante dans le fait que cette décision [de renoncer à Axon, NDLR] n’aura pas d’impact concret sur ses projets stratégiques. »
Interrogé sur ce point, Kris Gopalakrishnan, PDG d’Infosys, a insisté sur le fait qu’il considère que son offre initiale « fixait un prix honnête. » Et d’ajouter que « ce n’est pas la fin du monde. Il y a beaucoup d’autres opportunités. », tout en réitérant sa volonté d’investir en Europe.
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