Sondage : Les informaticiens inquiets pour leur emploi
L’inquiétude des marchés financiers relayée par celle des gouvernants a gagné l’économie réelle. Les informaticiens français interrogés par LeMagIT voient des perspectives plutôt sombres pour leur emploi. En dépit des signaux plutôt positifs émis par leurs patrons. Il est vrai qu’en IT plus qu’ailleurs, croissance économique ne rime pas avec création locale de postes.
Déjà très inquiets par le développement de l’offshore, les informaticiens lecteurs du MagIT pensent très majoritairement que la crise financière qui se développe actuellement aura un impact direct sur leur emploi. Ils sont plus de sept sur dix sur un total de 135 participants à estimer que la crise financière va se traduire par des licenciements dans l'IT en France. Surtout, les avis sont extrêmement tranchés dans la mesure où seuls 2% des informaticiens interrogés affirment ne pas avoir d’opinion sur la question. Une inquiétude forte et légitimée par les signaux alarmistes envoyés tant par les marchés boursiers que par les gouvernants qui peinent à trouver des solutions à la crise. Reste que pour l’instant l’essentiel pour le secteur se joue surtout à la bourse, en France comme ailleurs. Pour l’Hexagone, les acteurs cotés sont à la peine, pris dans une tourmente qui leur échappe largement.
Marasme en bourse mais activité peu impactée
Début octobre, la banque d’affaire américaine JPMorgan a mis à mal deux des fleurons de l'IT français : Capgemini, numéro un hexagonal des services informatiques, et Dassault Systèmes, le premier des éditeurs de logiciels français. En cause, l’impact qu’aurait, selon les oracles de l’établissement financier, la crise qui s’annonce pour le secteur industriel américain, fortement consommateur d’informatique. Reste que l’argumentaire des analystes n’est pas réellement transcendant. JPMorgan estimant même que la sortie de crise pourrait être favorable aux SSII qui proposent des services d’externalisation. Les patrons du secteur continuent de vanter les résultats obtenus au premier semestre, tout en se montrant prudents, mais relativement optimistes pour l’avenir. Jean Mounet, président de Syntec Informatique, la chambre patronale des SSII et éditeurs de logiciels s’attend ainsi à « un ralentissement, pas un effondrement ».
Un secteur plus protégé que ses emplois
De quoi se rassurer ? pas vraiment. Les perspectives économiques pourraient finalement ne pas être trop défavorables pour le secteur eut égard à la conjoncture mais cela ne signifiera pas un impact neutre pour l’emploi. Comme JPMorgan, de nombreux analystes estiment en effet que l’externalisation, et particulièrement celle qui voit le système d’information déporté dans des pays à plus faible coût de main d’œuvre qualifiée, sera une solution privilégiée de sortie de crise pour des banques ou assurances en quête de cash et d’allégement de coûts de structure. En clair, du business en continu donc pour les SSII mais des craintes bien fondées en matière d’emploi pour les informaticiens de l’Hexagone.