Plan numérique 2012 : l’April dénonce l’absence possible du logiciel libre
La France pays de l’Open Source… sauf pour le gouvernement ? Le plan numérique 2012 qui sera présenté lundi pourrait imposer la neutralité technologique de l’Etat. Une mesure favorable aux puissants éditeurs propriétaires et qui constitue un vrai recul, selon L’April, association de promotion du logiciel libre.
Tandis que le plan numérique 2012 doit être présenté ce lundi par Nicolas Sarkozy, après son report pour cause de crise, les informations concernant la teneur du rapport rendu par Eric Besson, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, commencent à filtrer. Et à faire grincer des dents. En premier lieu, celles de l’April, association de promotion des logiciels libres, qui avait eu tant de mal à rencontrer le ministre au moment de la clôture des assises du numérique.
Dans un communiqué, l’April salue tout de même « la volonté affirmée de rendre le marché du logiciel plus transparent pour le consommateur, en s'attaquant à la vente liée des ordinateurs et des logiciels ». Un sujet sur lequel les défenseurs du libre se battent avec véhémence depuis de nombreuses années.
Disparus les 20 % d'Open Source dans les appels d'offre publics
En revanche, pour l’April, « si Monsieur Besson se soucie des consommateurs, ce n'est pas le Logiciel Libre qui semble ici l'intéresser : le terme ne figure pas une seule fois dans ce rapport ». Une gageure au pays de l’Open Source. L’association explique que deux propositions clés ont été évincées du rapport final : l'« objectif de 20 % des marchés publics « logiciel » en Open Source », et le fait de « considérer l'aide au logiciel libre comme du mécénat ».
Des propositions qui n’avaient pas l’heur de plaire à l’Afdel, le lobby des éditeurs de logiciels emmené par Microsoft, qui demandait mi-septembre à l’Etat de garantir la neutralité de ses choix technologiques. Si les informations de l’April devaient être confirmées lundi par Nicolas Sarkozy ce serait à coup sûr une victoire pour les éditeurs de logiciels propriétaires, qui se sont fortement employés depuis l’annonce du projet de plan numérique 2012.
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