Les valeurs IT font le yoyo à la foire de la bourse de Paris
Les SSII n’annoncent que peu de recul de leurs affaires et pourtant la panique boursière de ces derniers jours les frappent de plein fouet. La faute le plus souvent aux analystes financiers qui s’attendent visiblement au pire. Les plus gros acteurs sont les plus touchés sur un secteur des services informatiques qui a perdu pas loin de 40 % de sa valorisation en un an.
Comme le reste du marché, les valeurs technologiques françaises ont fait le yoyo tout au long de la semaine. Bons résultats du secteur informatique début 2008, aucun signe réel de ralentissement fort : rien n’y fait, les actionnaires ont décidé de jouer avec les nerfs des patrons du secteur. Un enseignement à tirer cependant : par les temps qui courent, mieux vaut être un petit acteur de l’informatique ! Sur l’année écoulée, la valorisation boursière du secteur a chuté de plus de 38 %, mais pour les principales SSII c’est bien pire.
Sur les principales entreprises de services ou d’édition logicielle dont nous avons audité la cotation, seul Dassault Système s’en sort à peu près, avec une chute sur un an aux alentours de 32 %. Pour les autres, c’est la berezina. La faute sans doute à une plus forte dilution du capital, mais également à la plus grande attention portée par les agences de notation. Cette semaine, c’est Atos Origin qui en a fait les frais. Mercredi, les analystes de Citigroup recommandaient de vendre l’action, estimant qu’Atos était au beau milieu de sa restructuration, une position délicate en période de crise. Citigroup abaissait alors son objectif de cours de 30 à 17,5 € ! Rien que ça. Quelques heures plus tard, l’action touchait un plus bas depuis 1995 à 21,60 €… Deux jours plus tard, elle côte à 20,67 €, avec un – 10 % sur la semaine et – 53,1 % sur un an.
Le jeu de massacre des analystes des banques
Il y a deux semaines, les victimes expiatoires étaient Capgemini et Dassault Systèmes, massacrés par JPMorgan du fait de l’impact qu’aurait, selon les oracles de l’établissement financier, la crise qui s’annonce pour le secteur industriel américain, fortement consommateur d’informatique. Aujourd’hui Capgemini – seule SSII membre du CAC 40 – a vu sa valorisation divisée par deux sur un an, alors que l’exercice aura été plutôt très positif pour les services informatiques.
Les autres gros n’annoncent rien ni dans un sens ni dans l’autre… mais sont largement impactés par ces recommandations des analystes sur les principaux acteurs du secteur (Capgemini est la principale SSII, Atos la numéro 2 en France et Dassault Systèmes le premier des éditeurs de l'Hexagone depuis le rachat de Business Objects par SAP).
Deux embellies tout de même cette semaine : celle de Devoteam (+ 14,18 %) qui début septembre expliquait être bien armé sans voir venir la crise – mais c’était avant l’effondrement du système financier – et, hors SSII, celle de France Télécom (+16,95 %) dans un secteur des télécoms qui, il est vrai, fait parti des plus protégés.
Evolutions sur un an des principales valeurs IT de la bourse de Paris