Azure monte la sphère Windows dans les nuages
A l'occasion de la PDC, Microsoft a envoyé Windows dans le nuage en annonçant la plateforme de services Azure devant un parterre de développeurs. Une plateforme de développement d'applications hébergées de la marque qui reste pourtant ressentie comme un simple concurrent d'Amazon.
«L'extension naturelle de la plateforme Windows étendue au nuage.» C'est ainsi que Bernard Ourghanlian, directeur technique de Microsoft France a présenté la plateforme de services Azure, inaugurée hier lundi 27 octobre lors de la traditionnelle PDC (Professional Developer Conference).
Symbole de la stratégie Software + Services de l'éditeur, Azure marque l'entrée ultra-fracassante du monde Windows dans la sacro-sainte infrastructure du nuage. Et Microsoft déplie enfin la panoplie technique qu'il adresse à sa sphère de développeurs. Si c'est toute la force de frappe de Microsoft et de son écosystème qui se met en branle cette fois-ci côté Cloud, il apparaît néanmoins que, fonctionnellement, l'offre arrive en frontal de celle d'Amazon et de ses services Web (AWS), désormais très populaires. Ni plus, ni moins.
Et ironie du calendrier, le bouquiniste en ligne s'est hier payé le luxe de sortir son service EC2 des phases de bêta et d'en proposer une version hébergée sous Windows. Une pique en direction de l'éditeur de Redmond.
[Lire notre dossier : Cloud Computing : des services émergent derrière une dénomination enchantée ]
Très concrètement, Azure est composé d'un OS, Windows Azure, reposant sur Windows Server sur lequel vient interagir une couche de services, très fortement estampillée aux couleurs de la marque. SQL Services, Sharepoint Services, Dynamics CRM Services, .Net Services et enfin Live Services, constituent autant de services web que les développeurs pourront attaquer et sur lesquels développer des applications ou services, exécutés dans le nuage – et hébergés alors dans un data center - , ou partiellement dans le nuage – exécutés alors en local.
Dans ce cadre, SQL Services fournit des services de base de données et de reporting, rapporte Bernard Ourghanlian. Trois briques de services sont livrées avec .Net Services : un bus de services (qui repose sur Biztalk service), un service de contrôle d'accès et un service de workflow. Les Live Services proposent des services de synchronisation multi-périphériques. Et enfin, Sharepoint Services et Dynamics CRM services doivent permettre de construire des applications métiers, explique-t-il.
L'OS Azure vient alors héberger et orchestrer la dimension «Cloud» au sein du data center. Et pour cela, le système – anciennement Red Dog – propose quatre briques d'exécution. Avec pour objectif premier : «proposer une plateforme capable de passer à l'échelle, instancier des nouvelles ressources dans le data center et de garantir une disponibilité fonctionnelle», explique Bernard Ourghanlian. Accent donc sur la disponibilité, la tolérance de panne et la sécurité.
Dans le détail, Azure fournit aux développeurs un système de fichiers pour le stockage, un outil de virtualisation pour exécuter et provisionner à la carte des machines virtuelles, un environnement de développement qui repose sur Visual Studio et enfin un module de gestion que l'éditeur qualifie de «Fabrique» pour modéliser, déployer et administrer.
L'ensemble s'adosse bien évidemment à Visual Studio, histoire de ne pas dérouter l'écosystème en place, familier avec l'environnement .Net. Mais l'éditeur compte s'ouvrir à d'autres IDE comme Eclipse, et à d'autres langages comme Python, Ruby, ou encore PHP. Objectif : interopérabilité en grand, explique en substance Bernard Ourghanlian, qui rappelle dans la foulée que les tous les services sont accessibles par les protocoles standard REST, Soap, WS.* et ATOM.
Uniquement dans les centres Microsoft
Reste à savoir comment héberger les applications Azure. Microsoft, qui n'a pas encore déterminé de modèle économique ni de tarification, entend rester maître de l'infrastructure et seuls les data centers de la marque hébergeront les applications et services. Comme Amazon donc. Sauf que ce dernier dispose déjà d'une solide avance, en termes d'offres et de pricing là où Microsoft doit encore trouvé un modèle économique pour Azure.
Un enjeu d'autant plus grand que l'éditeur a récemment annoncé réduire les investissements dans ses data centers.