Yang propose Yahoo à Microsoft sur un plateau d’argent !
Lâché en rase campagne par un Google fort mari des suspicions des autorités antitrust américaines, Yahoo ne sait plus à quel saint se vouer. Sentant un vent mauvais s'approcher, Jerry Yang fait son mea culpa sur les événements su printemps – qui l’avait vu éconduire violemment Microsoft – et appelle Steve Ballmer à la rescousse.
Le renoncement de Google, hier, à mettre en œuvre l’accord publicitaire conclu avec Yahoo au printemps dernier relance les spéculations sur l’avenir du portail. Et alors que la récession promet d’être particulièrement dure pour les société fragilisées, Jerry Yang, patron historique de Yahoo, lance un quasi SOS à…. Microsoft !
Si l’on pouvait s’attendre à un retour en force du numéro un du logiciel dans ce dossier, rien ne laissait supposer que Yang - particulièrement virulent contre Redmond tout au long du feuilleton du printemps – plierait aussi rapidement et devancerait l’appel. Présent lors du Web 2.0 Summit à San Francisco, le patron et fondateur de Yahoo a ainsi déclaré que « au jour d’aujourd’hui, la meilleure chose que pourrait faire Microsoft c’est de racheter Yahoo ». Et à n’importe quel prix ! Encore plus symptomatique du désarroi de Yang au moment où il se retrouve lâché par Google, Yahoo ne pose aucune condition tarifaire. A la question de savoir si une reprise des discussions devait se faire aux prix annoncés en mai dernier, Jerry Yang répond : « oh non. Au bon prix, quel que soit ce prix ».
Tout ça pour ça
Le temps semble donc être à la résignation pour quelqu’un qui s’est opposé à Microsoft de toutes ses forces. Après des mois de luttes qui ont vu Yang devoir pactiser avec Google - pourtant un concurrent au moins aussi dangereux et belliqueux -, devoir également subir la montée en puissance de Carl Icahn au sein du conseil d’administration, l’heure est donc aux dépôts des armes. La semaine passé, une dernière tentative autonome a bien été mené avec une proposition de refonte de l’accord Yahoo/Google afin de calmer les autorités antitrust américaines, prêtes à se fâcher. Mais Google a semble-t-il estimé que les risques étaient trop grands de se voir désavoué. Yahoo aurait, de son côté, pris langue avec AOL, mais la période ne semble devoir prêter qu’aux riches et Time Warner semble réticent à une nouvelle aventure capitalistique. Tout comme news.com, propriétaire de MySpace qui n’a pas donné suite aux appels de Yahoo. Reste donc Microsoft, à la santé étincelante et qui annoncé récemment vouloir poursuivre une stratégie de croissance externe, y compris pendant la crise .
La bataille Google / Microsoft et le web 2.0 comme enjeu
En terme de stratégie, la fusion des activités Internet de Microsoft avec Yahoo fait toujours sens. Poussé dans ses retranchements, le portail a décidé de passer résolument au web 2.0 et d’aller porter le fer face à Facebook ou MySpace. Mais sans avoir réellement les moyens d’investir dans une nouvelle plate-forme ambitieuse. De son côté Microsoft n’a jamais récupéré le retard pris initialement sur Internet. Doublé par Google dans la publicité en ligne et la recherche, l’éditeur voit régulièrement de nouveaux services pourvoyeurs d’audience se lancer sans parvenir à être un moteur de leur développement. Il a ainsi dû investir au prix fort dans un petit bout de Facebook pour ne pas être de nouveau prendre du retard sur le web 2.0. Adossé à Yahoo, sa place sur Internet serait beaucoup plus confortable. Autant dire que la balle est de nouveau dans le camp de Steve Ballmer.