Dell attaque EMC et Quantum avec sa première appliance de déduplication
Le constructeur texan a profité de son forum stockage européen, à Londres, pour dévoiler le DR 4000 sa première appliance de sauvegarde dédupliquée basée sur la technologie de compression et de déduplication d'Ocarina Networks, un éditeur racheté en 2011.
Dell a profité du Dell Storage Forum, qui se tenait cette semaine à Londres, pour dévoiler sa première appliance de sauvegarde dédupliquée, le Dell DR4000. Cette solution de sauvegarde a pour ambition de concurrencer les solutions d’entrée de gamme offertes par EMC Data Domain, HP et Quantum.
Le DR4000 s’appuie sur les technologies de déduplication et de compression que Dell a héritées du rachat d'Ocarina Networks en 2011. Au format 2U, l’appliance embarque deux processeurs quadricoeurs Intel Xeon 5645 et offre 12 emplacements pour disques durs 3’5 pouces. Le DR4000 devrait faire ses débuts commerciaux au cours des prochaines semaines et sera livré avec 12 disques SAS (300 ou 600 Go) ou SATA (Near Line 1To) pour des capacités brutes de 3,6 To, 7,2 To et 12 To (soit 2,7, 5,4 et 9 To utiles après la constitution des grappes Raid6). Dell explique que ces capacités physiques correspondent à 35, 70 et 130 To de données sauvegardées avec un taux de déduplication de 15 pour 1 (soit une réduction de plus de 93% du volume de donnés initiales).
Des performances qui placent le DR4000 parmi les meilleurs de sa catégorie
Lors d’entretiens avec LeMagIT, les responsables du constructeur à Londres nous ont indiqué que le DR4000 est capable d’ingérer environ 1,1 To de données par heure via des protocoles NAS (NFS et CIFS sont supportés). Peu de temps après le lancement de l’appliance, Dell ajoutera aussi le support de la technologie Open Storage (OST) de Symantec, un support qui devrait porter le débit d’ingestion à 4 To par heure avec les outils supportant ce protocole. Selon Dell, le modèle d’entrée de gamme du DR4000 devrait être proposé aux environs de 11 750 $ avec 4 interfaces Gigabit Ethernet (un module avec deux ports 10Gigabit est proposé en option).
Ce prix est quasiment identique à celui du DD160 chez EMC Data Domain et positionne le DR4000 comme un concurrent frontal à l’entrée de gamme d’EMC. Le DR4000 aurait toutefois l’avantage en matière de performance. Ainsi le débit d’ingestion plafond du DD160 n’est que de 1,1 To/h (en utilisant l’agent local DDBoost et une interface OST), alors que Dell promet 4 To/h avec l’interface OST et 1,1 To en mode NAS. L’autre grand concurrent du DR4000, le DXi 4510 de Quantum, promet quant à lui 1,7 To/h pour un prix de 9500 $ (avec 2,2 To de capacité utile) et il faut compter environ 17 000 $ pour le DXi 4520, qui dispose de performances identiques mais inclut 4,4 To de capacité utile. Dans ce combat, le D2D 2502i d’HP (env. 10 000 $) semble dépassé avec sa capacité de 2 To physique et son rythme d’ingestion limité à 400 Go/h.
Pas d’interface VTL
Il est toutefois à noter que par rapport à ses concurrents, le DR4000 a l’inconvénient de n’implémenter aucune fonction de VTL (ce que proposent tous ses concurrents). Ce détail sera sans doute d’importance pour certaines entreprises aujourd’hui utilisatrices de librairies de bandes et ne souhaitant par modifier leurs processus de sauvegarde. Celles qui sont déjà passés à la sauvegarde sur disque ne devraient en revanche pas être affectées par cette absence du mode VTL. Signalons qu'il nous a été impossible de savoir si Dell entendait à terme ajouter une interface VTL au DR4000.
Pour terminer, notons que Dell a profité du Dell Storage Forum de Londres pour réitérer sa promesse d’intégrer les technologies de compression et de déduplication d'Ocarina à toutes ses lignes de stockage. L’objectif serait ainsi de permettre le mouvement de données dédupliquées entre ses différentes gammes. On pourrait donc entendre de nouveau parler d’Ocarina dans les prochains mois, après le lancement des nouvelles générations de baies de stockage Dell-Compellent, attendu en principe dans le courant du semestre.