Le Big Data, un moteur pour Linux
Si la dernière étude de la Linux Foundation confirme l’introduction de Linux dans les systèmes d’informations et dans les applications critiques, elle soutient également que l’OS Open Source constitue le pilier de choix pour mener des stratégies Big Data. Le mouvement devrait se confirmer en 2012. A condition toutefois de résoudre certains problèmes liés à l’interopérabilité et à la pénurie de compétences.
Que de chemin parcouru en 20 ans, pourrait-on observer à la lecture du dernier baromètre (“Linux Adoption Trends 2012: A Survey of Enterprise End Users”) publié par la Linux Foundation le 18 janvier dernier. Linux, qui a fêté son vingtième anniversaire en 2011, devrait ainsi passer sa 21e année un peu plus ancré dans les systèmes d’information des entreprises, grâce à sa montée en puissance sur des segments technologiques très porteurs, comme le Cloud - dont il constitue la base critique -, mais également le Big Data - la sphère des outils Hadoop fait office de tête de proue de ce phénomène - ainsi que la virtualisation.
Il est ainsi logique de constater que le taux d’adoption de l’OS Open Source devrait suivre une courbe ascendante en 2012 auprès des entreprises déjà adeptes de Linux. Dans son rapport, la Linux Foundation indique que 84 % des entreprises sondées ont augmenté leurs installations de Linux au cours de ces douze derniers mois, et confirment leur intention de muscler un peu plus leurs efforts en la matière en 2012 (à 82%). Une fois les remparts du SI franchis, Linux a la capacité de se généraliser donc, pourrait-on alors en conclure. Seulement 21,7% des entreprises sondées (qui utilisent déjà Linux) envisagent toutefois d’augmenter leur parc de serveurs Windows alors que 25% envisagent d'en diminuer le nombre.
Mais l’un des points intéressants de cette étude est de constater que la décision d’opter pour Linux dans les entreprises n’est pas uniquement liée à une migration depuis Windows ou Unix. 71,6% des entreprises sondées affirment que Linux a été choisi en première intention pour supporter de nouveaux services ou des nouvelles applications, ces deux dernières années. Seulement 38,5 % des nouveaux déploiements Linux avaient pour origine une migration Windows, contre 34,5 % pour une migration Unix. Il apparaît donc normal que ces mêmes entreprises aient également fait le choix de positionner Linux sur leurs applications critiques, dans 69,1% des cas. La Linux Foundation indique que cela représente une hausse de 10% par rapport à 2010.
Linux, la solution pour le Big Data
Si le Cloud et la virtualisation sont identifiés comme des moteurs de l’adoption de Linux, l’étude montre également que les entreprises considèrent l’OS Open Source comme intrinsèquement lié au concept très tendance du «Big Data». Environ 72% des entreprises interrogées envisagent d’utiliser Linux pour supporter cet environnement, constate la fondation, soulignant que 35,9% préfèrent Windows. Notons au passage qu’en matière de Big Data, Microsoft s’est récemment rangé derrière Hadoop, travaillant, en collaboration avec HortonWorks, à rendre interopérable le framework Java avec les environnements Windows Server et Azure.
Reste que tout n’est pas si rose pour Linux. Car il subsiste encore quelques freins importants à son adoption dans les entreprises. Là, contrairement aux années passées, les problèmes d’ordre technique ne sont plus cités comme le barrage n°1 à l’arrivée de Linux dans le SI. Si la problématique technique est encore citée dans 12,2% des cas (contre 20,3% en 2010), elle est loin derrière celle liée à la perception qu’ont les dirigeants de Linux, qui représente,dans 39,6 % des cas, le frein au succès de l’OS dans les entreprises. L’interopératibilité (à 35,3%), l’absence de compétence (32,5%), la disponibilité des pilotes (30,6%), la fragmentation (26,8%) et les problèmes de conformités légales sont les 5 freins plus techniques cités par les entreprises.
Enfin, dernier élément intéressant de l’étude, les contributions de la communauté ont monté en puissance en 2011. Si une progression de 12 points du taux de participation aux événements de la Linux Foundation est à noter, on remarque également que les développeurs se sont davantage impliqués dans les tests à la correction de bugs, en hausse de 5 points en un an (cité par 42,7% des entreprises sondées). Reste que 23% affirment ne pas avoir d’activités au sein de la communauté Linux. Contre seulement 21,8% qui prétendent contribuer aux évolution du code.
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